Nouvelle série, nouvelle héroïne, toujours aussi addictif!
Moobeam est une des rares rescapés de la secte "La légion du Seigneur". Au fil de sa thérapie, nous découvrons ce qui a été son quotidien. Un roman oppressant et frappant ! A lire absolument. Ombeline
Il s'agit, évidemment, indéniablement, d'un roman historique. Alors, pourquoi, à chaque mot, à chaque phrase, a-t-on l'impression d'être face à un tableau ? Un tableau avec des sujets, leurs vêtements, leurs étoffes ou guenilles. Avec leurs apparats de métal – armes ou bijoux, éclats froids et scintillants –, leurs meubles domestiques, leur argent ou leur pauvreté, leur capacité d'acheter autrui ou leur servilité. Tout est mis en scène et nous regardons, bien plus que nous lisons. L'extériorité des personnages l'emporte sur leur intériorité, très peu révélée, hormis par des expressions si rares et saillantes qu'elles semblent échapper de leur visage et s'apparenter à de l'incongruité. S'il y a donc un qualificatif qui traduit le mieux cette façon qu'a Raphaël Jerusalmy de raconter une histoire, une époque, c'est celui de "visuel". Nous voici observateurs, spectateurs, voyeurs peut-être, d'une scène complexe, celle qui se joua au tout début de l'Inquisition espagnole, en 1485, tandis que chacun scrutait les faits, gestes et attitudes de chacun. Vaste tableau du soupçon et de l'accusation qui est là, sous nos yeux, en même temps que ce qui apparaît à nos multiples écrans, en 2019, nouvelle époque de l'observation acharnée, du soupçon et de l'accusation, de la détestation, de la destruction, de la dénonciation anonyme. C'est foisonnant de détails picturaux. C'est écrit au présent. Nous y sommes et nous nous y montrons, éperduement, en cette atmosphère où convergent la menace, le danger, les regards éblouis et épuisés, mais aussi, curieusement, un ton de légèreté désabusée. Le monde est invivable et l'on continue de vivre ou, plutôt, de se voir vivre, se représenter. Nous sommes poussés à construire avec force attention et précautions les images que nous exposons de nous-mêmes. "– Nous regarderons jusqu'au bout ! Jusqu'à la dernière cendre. Dispersés dans la masse, mouchards et clercs de l'Inquisition observent la scène avec intérêt, prenant note de qui, d'entre dignitaires et gens de caste, a choisi de marquer son désaveu. Angel sort son fusain. Ignorant quels noms et titres portent ces hommes vêtus de robes seigneuriales ou de guilde, affublés d'écussons et de brocarts, il croque leurs portraits à la hâte, s'apercevant bientôt qu'ils ont tous le même regard impérieux, la même mine hautaine. Le voici à l'affût d'une barbe, une tache de la peau, une cicatrice, qui puisse les distinguer l'un de l'autre." (Page 64) Le croquis – ou la photographie rapidement publiée – sert tantôt à sublimer, tantôt à accuser. Mais il peut être aussi une ligne de fuite, une caricature sur laquelle se braquent les regards, une protestation saine et risquée à l'encontre des pouvoirs, des idéologies si peu nuancées et de leurs sbires violents. Blandine Margoux Lectures pas à pas • Écritures à ciel ouvert • • • https://www.facebook.com/blandinemargoux.lectures.ecritures/ blandine.margoux@hotmail.fr
Un petit bijou! Sur le mode du reportage, Maylis de Kerangal nous transporte en Laponie Suédoise dans une exploitation minière encore en activité.
C'est l'histoire d'une fièvre qui progresse en s'immisçant dans les failles et impasses, artères labyrinthiques de la ville ou reliefs désertiques. Un plafond s'écroule, des pensées mortifères prennent place, sortes de ressauts mous. Les contenus épars des poubelles gisent au sol, les têtes des palmiers et d'un jeune berger sont coupées. Avec ce roman, quand on avance, c'est à se demander si on ne recule pas. C'est le surgissement de la vie, la jeunesse tunisienne, la sphère intellectuelle et créative, et puis une ambiance de cadavres cachés dans les placards. D'un quartier à l'autre, on lit, on lit beaucoup et sans cesse : des titres de livres, des enseignes et des pancartes sur lesquelles il est inscrit : "Tout doit disparaître". Une errance et une folie perpétuelles, un enchaînement de péripéties dont on ne saurait dire si elles sont crédibles. Comment savoir si le ton employé par Aymen Gharbi signe la dérision ou le désespoir ? Un courant néo-surréaliste, rappelant les exploits de Salvador Dalí, ou une course à la mise en scène de soi, à peine plus exacerbée que ce à quoi nous nous livrons sur les réseaux sociaux ? Bref, nous ne distinguons plus le tragique du grotesque, ce qui relèverait d'une performance artistique de ce que serait un attentat terroriste déjoué par la police, puis rejoué à travers les médias. Tout est spectacle. Est-il encore possible de croire ce qui se joue sous nos yeux, ce qui est donné à lire ? Habiles confusions qui, sous la plume de ce romancier jusqu'alors inédit, éclairent un pan de notre monde. Blandine Margoux Lectures pas à pas • Écritures à ciel ouvert • • • https://www.facebook.com/blandinemargoux.lectures.ecritures/ blandine.margoux@hotmail.fr
Écrire. Et puis, souvent, après coup, on se rend compte que l'écriture s'était mise en avant de soi, en avant de son actualité, en avant d'une société qui, elle, avance peu. De fait, Arno Bertina a imaginé – presque vécu – les gilets jaunes avant les gilets jaunes. De fait aussi, on comprend mieux maintenant. "Les gens qui ne croient pas qu'il y a de l'intelligence dans les effondrements, ils sont foutus." (page 323) Les voix se relayent, donnant l'impression qu'il n'y a pas de narration ou, plus précisément, que la narration est propre à chacun. Ce sont des monologues intérieurs ou bribes de dialogues lunatiques, rapportés, plutôt que des échanges audibles. Peut-on s'écouter les uns les autres ? Y a-t-il seulement espoir que l'on s'écoute ? Les points de vue se succèdent mais, manifestement, souffrent de ne trouver aucun terrain d'entente, sinon furtivement, à condition d'insister. Arno Bertina décrit ce monde où, massivement, par habitude, on ne saurait voir ce qui est beau ou merveilleux. À moins de se prendre pour Don Quichotte (les allusions sont récurrentes), on abat du travail. Pendant ce temps, la direction d'entreprise est d'autant plus sourde qu'elle est absente, bizarrement inexistante, comme s'il n'y avait plus de projet possible. Voix plurielles, sans direction ni organisation ; et, en toute logique d'écriture, voix sans narration. Alors, il faut aller la chercher cette direction, cette narration ou cette organicité. Peut-être en soi. Alors aussi, en lisant, on saisit un peu mieux les cloisonnements entre lesquels on vit. Chambres froides. Et le prix, toutes taxes comprises, des poulets que nous mangeons. Des châteaux qui brûlent : un abattoir est placé en liquidation judiciaire ; un secrétaire d'État est séquestré, durant plusieurs jours, plusieurs nuits, par une partie du personnel ; chacun parle de là où il se trouve, sans forcément atteindre l'autre, hormis les lecteurs que nous sommes. Blandine Margoux Lectures pas à pas • Écritures à ciel ouvert • • • https://www.facebook.com/blandinemargoux.lectures.ecritures/ blandine.margoux@hotmail.fr
Brésil, années 1950, dans la Baie de Guanabara (état de Rio de Janeiro). Au bord de la plage, Hélcio - un jeune défenseur prometteur de l'équipe de football du Canto do Rio de Niterói, et Noël, l'un de ses plus fidèles amis, vendeur dans une échoppe de boissons et atteint d'une impressionnante malformation physique - aperçoivent au loin quelqu'un en train de pêcher à la dynamite
On apprend ce qu'est la pauvreté de tous les jours au Japon, les différents mécanismes d'exclusion et les causes de son augmentation à travers les multiples exemples de vies quotidiennes exposées dans ce livre.
Jusqu'à il y a peu, en philosophie, antique patrie du concept poli à la main et de la dialectique fin moulue, Alain était synonyme de commerce pondéré, de sagesse en trois points et de radicalisme sur coussin d'air. Enfin Guyard vint. Guyard le goliard, le poissard, le soudard, nous rappelant que les Alains, long time ago, furent une tribu des plus barbares. Avec lui philo se fit folie, défroqua la toge, mit les doigts dans le nez et dans la prise, se risqua aux mauvais lieux et substitua au portique de Zénon ceux que Dame Sécurité impose à l'entrée des centrales. En témoignent à la barre les trois titres qu'icelui publia au Dilettante, on l'y voit philosopher au coeur de la taule, frôler le ravin avec des Gitans et s'encanailler la sagesse avec tout ce que le monde compte de marginaux.
Adaptation jeunesse de la partie indienne du best-seller La Tresse. A lire absolument! A partir de 7 ans
Miguel et Elena se rencontrent dans une résidence séniors à Tarifa. À court de temps, ils décident de s'épauler pour solder leurs comptes avec la vie et se jettent sur la route au volant d'une flamboyante Datsun de 1967. Direction Madrid, Barcelone et Malmö, en quête des vérités qui blessent et d'un amour qui tue.
Douze scènes de la vie de Jacominus Gainsborough SUPERBE!
Phares et feux de l'Aude et du Roussillon Notre chère Mare nostrum a été la première mer à disposer de feux sur son littoral. Cette Méditerranée, offrant le matin une étendue lisse comme un miroir et l’après-midi une surface hachée semblable à des éclats de lumière, est bien connue des premiers marins de l’antiquité, pour ses furieux caprices. Nombre de naufrages sont venus revêtir les abysses d’un linceul de bois ou de métal. François Arago, homme des lumières, explique que : « Pour le navigateur expérimenté, c’est près de la terre seulement que commencent les dangers ». Ainsi, la vue d’une côte sombre sans repère suscite alors l’angoisse et l’inquiétude du marin. Mais lorsque la France du XIXe siècle illumine son littoral, c’est tout le monde maritime qui est éclairé par ces rayons de lumière salvateurs. Cette grande épopée des phares de France, l’Aude et le Roussillon l’ont vécue pleinement, car si les phares de l’Océan ont acquis une notoriété indiscutable, ceux de Méditerranée ont gravé dans le ciel des faisceaux lumineux indélébiles. Cet ouvrage est là pour vous faire découvrir la très riche histoire des phares et feux du littoral audois et catalan. Ces lumières toujours actives, qui balayent de leurs rayons nos nuits méditerranéennes, sont devenues des éléments précieux du patrimoine maritime. Les ports commerciaux de Port-Vendres ou Port-La Nouvelle, les petits ports de Cerbère, Banyuls, Collioure ou du Barcarès, les sites majestueux du cap Béar et du cap de Leucate, offrent chacun, une histoire passionnante à raconter. Voici le moment pour le lecteur, de naviguer au fil des pages, pour suivre le chemin de ces « Sentinelles de la côte » qui vont éclairer sa route et lui permettre d’observer : « Ce télescope si fier d’avoir ramené de la cendre du crépuscule un astre prisonnier, ce siphon de lumière, enfin, qui fait bouillonner l’Océan dans la nuit. Pierre Reverdy
Dans un monde futuriste, Jonas est bien décidé à réussir l'examen pour devenir lui aussi un élu et quitter sa vie de misère. Mais rien ne se passe comme prévu. Il se retrouve alors plongé au coeur d'un complot et découvre la résistance... Dès 12 ans Ombeline
Ils sont 5, cinq suicidants haut en couleurs et bien décidés à en finir avec la vie. Ce petit groupe hétéroclite va décider de fuguer de l'hopital psychiatrique et de prendre la route avec pour but de se jeter de la falaise. Mais avant ils vont mener la grande vie ! Un roman drôle et décalé. Dès 13 ans Ombeline
Antoine et Venus vont tout faire pour sauver les habitants de leur quartier, quand un étrange magasin semble hypnotiser tout le monde. Ils vont entrer dans Minecraft, leur jeu préféré, pour livrer cette terrible bataille. Dès 9 ans. Ombeline
Voici une somme joyeuse et hétéroclite des grandes et petites merveilles du monde ! Faune, flore, montagnes ou cascades, monuments célèbres, coutumes, spécialités… Le décor du monde est planté au travers de milliers de vignettes qui viennent peupler cet album ludique haut en couleur, à la manière des cartes illustrées d’autrefois.
Un album qui nous fait prendre conscience que c'est ensemble, humains , plantes et animaux que nous vivrons heureux dans ce monde. L'album alterne des planches botaniques de 1840 avec les illustrations magnifiques de Nathalie Novi. A partir de 7 ans
Magnifique album tout en douceur sur les trois vies de Petite Perle. Une semaine oiseau, libre; une semaine fille, voyageuse; une semaine fleur,paisible auprès de son arbre. A partir de 6 ans
Un livre pour les jeunes adultes écrit par Olivier Adam, à lire absolument!
Alfons Cervera sera présent au festival du livre de Collioure les 8 et 9 Septembre 2018
Dans son nouveau roman , Carole Fives dresse un portrait de la famille contemporaine sans concession. Une mère célibataire s'occupe seule de son fils. Comment travailler , sortir , voir du monde lorsque l'on est seule et sans trop de moyen financier. Alors on sort le soir lorsque le petit dort... Un écriture juste , tendre, bouleversante. Et une mère magnifique, avec ses doutes mais aussi un amour immense pour son fils.
" Toi qui ouvre ce livre, abandonne ici tout espoir"... Voilà la phrase qui pourrait figurer en exergue du second roman de Jérémy Fel. Ames sensibles et amateurs de feelgood books s'abstenir... Cet opéra de la violence ne laisse aucune place à la résilience. Sa lecture en est éprouvante autant qu'addictive, et dit beaucoup de notre société. La morale qui s'en dégage est qu'il faut beaucoup aimer ses enfants...et les enfants en général, sous peine de courir à notre perte. Finalement, malgré les apparences, Jérémy Fel est un tendre. Eric
Un carnet pour ne rien oublier, et surtout pas les recommandations de Georges! Mais la guerre éloigne Georges. Au fil des jours, des lettres ou de leur absence, l'écriture simple toute en spontanéité, tendresse et humour de l'auteur accompagne parfaitement Rose dans sa volonté de faire évoluer son couple, dans la prise en main de sa famille et de son destin. Bernadette