Quinze ans après la fin du monopole publie sur la télévision, après tant de bouleversements technologiques et industriels, comment gère-t-on une activité qui est considérée comme un domaine de souveraineté nationale, mais s'inscrit sans cesse davantage dans l'économie globale ? Sociologue, Monique Dagnaud a été intégrée aux milieux dirigeants des médias.
De cette observation privilégiée, elle tire aujourd'hui une analyse vivante et fine des mécanismes qui président aux prises de décision, des enjeux politiques et économiques. Elle s'interroge aussi sur certaines questions cruciales aujourd'hui : faut-il réguler la vidéosphère ? Faut-il militer pour la diversité culturelle des programmes ? Y a-t-il un modèle français en matière de régulation des médias, et pour combien de temps encore ?
Une réflexion sur ce qui fait l'originalité et le succès du modèle Californien. Autre forme d'organisation politique et économique elle propose l'exemple concret d'un nouveau modèle social fondé sur la collaboration. Cette nouvelle sociabilité, loin d'être une utopie, serait l'avenir de notre modèle occidental.
Et si la principale fracture au sein de nos sociétés n'opposait pas le 1 % des superriches aux 99 % restants, mais les 20 % des surdiplômés à tous les autres ?
Environ un jeune sur cinq sort du système scolaire avec un master ou un diplôme de « grande école ». Faire partie de ces 20 % est aujourd'hui la condition nécessaire pour maîtriser son avenir et intégrer les professions dans la lumière : le monde des start-up, des consultants conviés à penser le futur et, plus largement, celui des influenceurs culturels.
S'appuyant sur une enquête de terrain, de nombreux entretiens auprès de jeunes actifs (25-39 ans) insérés dans le monde de l'innovation et un sondage exclusif, Monique Dagnaud et Jean-Laurent Cassely dressent le portrait de ces premiers de la classe et montrent que, loin de former un groupe homogène, ils se partagent entre tentation du pouvoir, confort et contestation du système.
Alors que les 20 % se détachent du reste de la société, leurs prétentions à proposer un modèle de vie et à fixer un cap politique résisteront-elles à l'entre-soi social qui les caractérise ? Le changement peut-il avoir lieu sans le peuple ?