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didier rykner
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Les musées ne sont pas épargnés par la tendance actuelle à la déconstruction. Dans les pays anglo-saxons, mais également en France, un mouvement profond attaque leurs fondements même, réinventant l'histoire comme elle aurait dû être, et non comme elle a été, se débarrassant de ce qui paraît aujourd'hui choquant au regard de la morale, jusqu'à détruire les oeuvres.
Ce livre n'a pas pour objet de disséquer les causes de cette évolution : d'autres s'y sont attelés et ont retracé son histoire. L'objectif est de montrer, par de multiples exemples, comment bien loin de faire reculer ce qu'ils prétendent dénoncer - racisme, sexisme, homophobie... - ceux qui prônent cette politique contribuent en réalité à les promouvoir.
Ce mouvement, qui va de la littérature aux arts, en passant par les sciences, est en réalité une négation des faits.
Après avoir rappelé quel est le rôle des musées et la raison de leur création, Didier Rykner montre comment certains dévoient leurs missions en cherchant à transformer les collections et leur présentation. Il élargit le débat au patrimoine et à l'histoire de l'art, devenus des outils de cette entreprise de réécriture du monde tel qu'il est en un monde tel qu'ils voudraient qu'il soit, et qui n'est pas éloignée d'un certain totalitarisme. -
Le 15 avril 2019, sous les yeux sidérés du monde entier, NotreDame de Paris brûlait. Si ce sinistre est indiscutablement d'origine accidentelle, toutes les conditions pour qu'il survienne et prenne les dimensions que l'on connaît étaient réunies : un entretien insuffisant du monument, des économies effectuées aux dépends de la sécurité, un système anti-incendie peu performant et un chantier de restauration dont on ne sait pas avec certitude s'il est ou non une des causes de la catastrophe, mais qui constituait un facteur de risques supplémentaires.
L'ouvrage analyse donc, à travers le récit des événements de ces dernières années, tous les aspects de ce drame. Comment a-t-il été possible et quelles en sont les causes probables ?
Pourquoi a-t-il suscité autant de polémiques (les dons des grands mécènes, les délais, la reconstruction de la flèche, la loi d'exception, la pollution au plomb...), dont certaines (la question des abords ou du musée de l'oeuvre) sont toujours d'actualité ? Il montre comment le chantier se déroule malgré tout dans d'assez bonnes conditions avec un espoir de pouvoir entrer bientôt à nouveau dans un édifice qui ne sera pas « plus beau » qu'avant, mais qui sera dans un état de conservation beaucoup plus satisfaisant, dont on aimerait qu'il soit aussi celui des autres monuments historiques. Il s'interroge enfin sur les leçons que le ministère de la Culture et l'État en ont tiré - ou pas - afin d'éviter à l'avenir qu'une telle catastrophe se reproduise. -
Miraculeux équilibre entre le patrimoine et la modernité, Paris a toujours été considéré comme une des plus belles villes du monde. Mais depuis son élection à la mairie en 2014, Anne Hidalgo et son équipe mènent une politique systématique de destruction qui n'a guère d'équivalent dans l'histoire de France en temps de paix.
Le mobilier urbain qui faisait le charme et la réputation des rues parisiennes est soit enlevé, soit vandalisé, remplacé par des objets dont la laideur le dispute à l'insignifiance. La capitale souffre d'une saleté que l'on ne voit pas dans les autres grandes villes occidentales, et ses parcs et jardins sont pour la plupart à l'abandon. Une grande partie du budget est consacré à des actions qui défigurent l'espace public, tandis que le patrimoine - églises, fontaines, monuments publics... - n'est plus entretenu. Anne Hidalgo prétend mener une politique écologique, mais la réalité est tout autre : des constructions anarchiques font disparaître le tissu urbain ancien et de très nombreux espaces verts, densifiant encore davantage l'une des villes les plus denses au monde. La lutte nécessaire contre le tout automobile, menée sans réflexion ni plan d'ensemble, a abouti à une impossibilité de circuler qui porte gravement préjudice à l'activité économique sans réduire pour autant les nuisances pour les Parisiens.
Mal élue avec seulement 17 % des inscrits, la maire de Paris - désormais candidate à la présidentielle - croit avoir un blanc-seing pour mener cette politique, mais les habitants commencent à comprendre de quoi il retourne, et sont de plus en plus nombreux à s'opposer publiquement à ce qui n'est pas une « réinvention » de la ville - terme volontiers utilisé par Anne Hidalgo- mais bien plutôt une démolition méthodique.
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Le Louvre orphelin de la Joconde, Beaubourg déserté par ses Matisse, et demain, pourquoi pas, Orsay privé de Déjeuner sur l'herbe... Doit-on exporter nos collections nationales comme des produits laitiers ? La question émeut, notamment depuis l'annonce de l'ouverture d'un "Louvre 2 " à Abou Dhabi. Didier Rykner nous hurle que non. Par cet essai, le fondateur de la très indocile Tribune de l'Art ne se borne cependant pas à ressasser ses griefs, ni à pourfendre une administration soumise à l'omerta. Il met en lumière les mutations de fonds que couve la polémique : le déclin des conservateurs en faveur d'énarques plus soucieux de profit immédiat que de conservation du patrimoine ; l'essoufflement de cette vieille mission de service publique qui visait à édifier le peuple par la contemplation de chefs-d'oeuvre érigés en véritables lieux de mémoire... L'événement primerait alors sur la pérennité, l'effet d'annonce sur la connaissance. L'auteur ne veut s'y résoudre, et déploie à l'encontre de ses détracteurs, souvent dédaigneux, parfois légitimes, une argumentation d'une précision implacable.
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Actualité de l'histoire de l'art, nouvelles des monuments historiques, acquisitions des musées... Les articles les plus marquants parus pendant un an (2012/2013) dans le journal en ligne La Tribune de l'Art sont réunis dans ce volume. Née en 2003, La Tribune de l'Art se veut différente de ce qu'on lit partout ailleurs. Il ne s'agit jamais de reprendre des communiqués de presse lénifiants où l'autopromotion tient lieu d'arguments, mais d'enquêter et d'analyser.
Elle ne critique que ce qu'elle a vu ou lu. Volontiers polémique, jamais neutre, La Tribune de l'Art combat les vandales et les démolisseurs, mais aussi la marchandisation de l'art. Pour elle, le journalisme neutre est un journalisme sans opinion, sans idées, sans intérêt. La Tribune de l'Art revendique ainsi un véritable engagement au service des musées et du patrimoine.