michel volkovitch
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« Gioconda est un de ces «petits» livres que l'on n'oublie pas de sitôt. Dans la Grèce de la Seconde Guerre mondiale, deux adolescents vont découvrir la magie du désir et de l'amour. La tourmente de la guerre emportera cet amour mais ce livre nous le restitue avec une force, une vérité extraordinaires, et nous gardons longtemps au coeur sa lumière. » Marie-Jo Sotto-Battesti, librairie Goulard, Aix-en-Provence
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Athènes, janvier 2014. Alors que son futur s'annonce de plus en plus sombre, la Grèce décide de quitter l'euro et de rétablir son ancienne monnaie, la drachme. Mais ce soudain retour vers le passé semble faire ressurgir des conflits vieux de plusieurs décennies : trois militants des années 1970 sont retrouvés assassinés, et le slogan « Pain, éducation, liberté », qu'ils scandaient dans leur jeunesse, résonne maintenant sur les scènes de crime. Qui pourrait bien vouloir s'en prendre à ces héros du soulèvement contre la dictature ? Faut-il y voir la vengeance d'un ancien rival, ou un acte terroriste d'extrême droite ? Redoublant d'efforts malgré les coupes budgétaires imposées à sa brigade, le commissaire Charitos ne devra négliger aucune piste, étendant ses recherches à toutes les strates d'une société athénienne plus que jamais divisée.
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Après "Liquidations à la grecque", les éditions Cambourakis rééditent le 2e volume de la "trilogie de la crise athénienne" de Petros Markaris.
En 2011, les inégalités entre les riches qui ne payent pas d'impôts et les pauvres, dont les salaires et les retraites sont constamment réduits, ne cesse de croître. Suicides et manifestations se multiplient. C'est alors que le « Percepteur national » décide d'adresser des courriers aux fraudeurs fiscaux pour les enjoindre de payer ce qu'ils doivent au fisc. Ceux qui refusent sont tués, semant l'émoi dans le milieu financier et le gouvernement. Le commissaire Charitos est de nouveau chargé de l'enquête tandis que sa fille, aussi menacée par le chômage, envisage de quitter le pays. Une dénonciation sans concession de la fraude fiscale. -
Après le succès du "Crime, c'est l'argent", un nouveau polar inédit de Petros Markaris. Investissements étrangers, intelligence artificielle et potentielles prédations culturelles se trouvent au coeur de cette nouvelle enquête athénienne de Kostas Charitos, chargé d'élucider le féminicide qui a frappé un groupe de manifestantes opposées au projet d'investisseurs étrangers qu'elles voient comme uniquement capitalistique. À ses côtés, pour la première fois, une femme commissaire: Antigone Ferleki.
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Toi au moins, tu es mort avant
Chronis Missios
- Cambourakis
- Cambourakis Poche
- 5 Juin 2019
- 9782366244205
La réédition d'un des ouvrages les plus importants de la littérature grecque, best-seller pendant des années en Grèce. Chronis Missios a toute sa vie combattu pour des idées qui lui ont valu des décennies d'emprisonnement et de torture. Autodidacte, il est arrivé à la littérature par lui-même, ce qui confère à son écriture une originalité qui participe de la puissance de son texte. Conçu comme une adresse à un ami mort dès le début de la guerre civile, ce témoignage a le souffle des grandes épopées.
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Épopée sanguinaire en Méditerranée, délire religieux au pays de Shakespeare, comédie de village pagnolesque dans une Grèce fantasmée : nous voilà embarqués aux côtés de corsaires sans merci, capables de réciter des prières en latin sur des airs de pirates ou de s'émouvoir jusqu'aux larmes de la beauté d'un tableau. Sous nos yeux se dessine, de naufrages en abordages, de pillages en tueries, un monde en pleine démence qui ne connaît que deux lois, celle du plus fort et celle du plus malin - un monde forcené où les seules idées sont les idées fixes, où les vertus sont aussi monstrueuses que les vices, et qui, somme toute, ressemble singulièrement au nôtre. Humour noir et rire jaune, dérision et faux-semblants, Le Peintre et le Pirate c'est Dostoïevski joué par Guignol, Beckett raconté par Voltaire, Stevenson revisité par Kafka.
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Quand sa fille Katérina, avocate pour la défense des migrants, se fait tabasser à la sortie du tribunal, Charitos voit rouge. Parallèlement, plusieurs meurtres se succèdent, tous revendiqués par les mystérieux « Grecs des années 50 ». Dans une Athènes déboussolée par la crise, le commissaire va devoir à la fois pourchasser les agresseurs de sa fille et mettre un terme aux assassinats...
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Je meurs comme un pays
Dimitris Dimitriadis
- SOLITAIRES INTEMPESTIFS
- Fiction
- 29 Septembre 2005
- 9782846810975
Qui n'a pas vu des gens mourir sur les routes martelés par une main invisible ne peut comprendre ce que représente, ce qu'est la mort d'un pays, pas plus que celui qui n'a pas senti son propre corps inexistant, inemployé, injustifié, insignifiant, indésirable, inassouvi, sa fameuse force motrice interrompue, rompue, coupée du feu intestin de l'émotion.
S'il y a un héros dans ce livre apparemment sans personnage, c'est sans doute le langage, les mots, dont on exalte ici le pouvoir, capables qu'ils sont de "brûler la langue à jamais". Et plus précisément la langue grecque, dont on voit défiler, comme dans un fleuve en crue, des débris arrachés à toute son histoire, à tous ses registres - sans que l'on sache s'il s'agit là, comme l'annonce le texte, d'un ultime feu d'artifice avant sa disparition, ou au contraire, d'une démonstration de richesse et de vie renouvelées.
M. Volkovitch
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Homériade est l'épopée du non retour, du combat contre la nostalgie comme nécessité vitale de l'existence. Détournant le sens homérique de nostos, destination ultime de l'aventure humaine, Dimìtris Dimitriàdis montre le retour telle une contre-destination et son désir telle une machine de désastre.
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Et comment je peux m'en sortir, mère, je serai toute ma vie dans le landau, qu'est-ce que tu crois, c'est là que je retournerai, pour me terrer, me cacher, oublier, je le préfère au reste du monde, mon landau, mais je le sais, mère, ce n'est pas une vie, il faut que je parte, que je fasse quelque chose pour partir... de mon landau... avec le landau...
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Agamemnon, Clytemnestre, Egisthe, Cassandre, Electre, Iphigénie, Oreste, Chrysothémis. Ils dormaient. Ils se réveillent et entrent en scène, un par un. Ils vont devoir rejouer leur histoire une fois de plus, et de surcroit au théâtre. En ce début du XXIe siècle, devant nos yeux abreuvés de la violence quotidienne de notre monde, quelle attitude adopteront-ils ? Forceront-ils leur destin qui les condamne à tout revivre indéfiniment ? Inventeront-ils de nouvelles luttes, certes sanglantes et non conformes à la légende officielle, mais où s'exerceront leur volonté, leur choix ? Comme un écho aux luttes contemporaines.
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Un été en Grèce de nos jours.
Deux lieux : Athènes, un village en bord de mer. Cinq personnages principaux : une femme gravement malade à l'hôpital ; son frère, un jeune oisif ; un infirmier mal dans sa peau ; une très jeune fille révoltée ; un oiseau qui parle. L'action les rapproche peu à peu, passant de l'un à l'autre en zigzag, toute en détours imprévus, changements de rythme et contre-pieds. Les personnages se font ou se défont tour à tour au fil de cette narration complexe, fuyante, mais en même temps claire et lisible, qui offre un portrait finement observé de la société contemporaine grecque à travers un récit en apparence extravagant.
Car l'ange du bizarre et le démon de l'absurde hantent ces pages inquiétantes, cette histoire éclatée comme les morceaux d'un puzzle, pleine d'une violence contenue, sournoise, qui parfois déflagre en brefs éclats. Mais l'humour est très présent lui aussi, dans toutes les nuances, du plus subtil au grotesque le plus trash, accompagné souvent par une tendresse discrète, douce-amère. Zigzags dans les orangers a obtenu le prix du roman de la revue Diavazo en 2000.
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Qui est-il ? Moi je ne sais rien de lui. Il a un logement ? Il a des parents ? Je l'ai interrogé mais aux mêmes questions il donne des réponses différentes. Il a des parents et il n'en a pas. Il habite chez eux et n'y habite pas. Il dit tantôt qu'il n'a que sa mère, tantôt qu'il a ses deux parents. Il dit tantôt que son père est mort brusquement, tantôt que quelqu'un l'a tué. Quand il sort il dit qu'il va chez ses parents. Tu le crois ? Quand il parle de ses parents, est-ce qu'il parle de nous ? Quand il parle de chez lui, est-ce qu'il veut dire chez nous ? Alors, quand il sort d'ici, où va-t-il ?
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Nous sommes à Athènes, entre 1945 et 1950. Le narrateur de ce(s) récit(s) a le même âge que l'auteur: entre quinze et vingt ans. L'histoire se déroule sur les lieux où Mènis Koumandarèas a passé toute sa jeunesse, au coeur d'Athènes, entre la place Kyriakou où il habitait (aujourd'hui place Victorìas), le Champ de Mars tout proche (dit aussi le Parc), et la place Omònia, le Pigalle athénien, une station de métro plus loin. Les anges de Koumandarèas se révèlent plutôt ambigus, moins chrétiens que païens, mi-purs mi-pécheurs - et le livre entier est placé sous le signe de l'équivoque, de l'entre-deux.
Koumandarèas est un orfèvre en la matière. Ce livre publié il y a trente ans, qui décrit des faits survenus trente ans auparavant, nous montre l'art de son auteur dans sa quintessence.
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Je veux un pays ; exercices pour genoux solides
Andreas Flourakis
- ESPACE D'UN INSTANT
- 22 Octobre 2020
- 9782375720165
Dans un pays qui vient de s'effondrer, des voix s'interpellent, racontant les malheurs du présent, entre nostalgie du passé et espoirs d'une vie meilleure et d'un pays nouveau qu'il faut construire.
La directrice d'une société décide de licencier l'un de ses deux assistants. Ceux-ci en viennent aux pires extrémités pour conserver leur poste. Il leur faudra des nerfs et des genoux solides pour survivre dans ce monde cynique fondé sur la compétition et l'humiliation.
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Loin des élans révolutionnaires de sa jeunesse, Aris Pavlopoulos, conseiller particulier d'un ministre, jouit d'une existence confortable à Athènes en dissimulant ses zones d'ombre : l'obsession du sexe et l'ambition refoulée d'être reconnu comme poète. Une manifestation littéraire consacrée à son oeuvre et un voyage en Espagne, hanté par le symbolisme sexuel de la tauromachie, lui offrent l'occasion de satisfaire tous ses désirs. Mais dans la vie de Pavlopoulos, rien n'est conforme aux apparences... surtout quand un jeune voyou le poursuit dans les rues d'Athènes comme son ombre. D'une écriture rigoureuse et inventive, tragique sans négliger l'aspect comique et même grotesque des choses, Dompter la bête dissèque le comportement d'une élite tout en abordant des questions morales et existentielles. Un roman qui se lit d'un trait.
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Verbier ; herbier verbal à l'usage des écrivains...
Michel Volkovitch
- Maurice Nadeau
- 24 Février 2000
- 9782862311579
Ce verbier est un herbier verbal, dont les plantes seraient les mots non pas un traité, un manuel, une somme exhaustive, mais une série de notes qui sont à l'écrivain ce que le carnet de croquis est au peintre.
Les mots, leurs sonorités, leur longueur, leur succession, les phrases, leur syntaxe, leur ponctuation, leur rythme, telles sont les étapes de ce voyage dans la langue française d'hier et surtout d'aujourd'hui. le verbier, déclaration d'amour à cette langue et à ses écrivains, s'adresse à tous les passionnés de l'écriture et de la lecture.
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- Tu continues ta chronique dans la Quinzaine l'an prochain, Michel ? - Il vaut mieux que je m'arrête, Maurice.
La matière est inépuisable, pas moi... Les lecteurs non plus... Après six ans de Coups de langue, ils doivent en avoir marre ! Par contre, on pourrait tout rassembler en volume. - Cela ferait une suite à ton Verbier. On ajouterait tes notes sur les temps verbaux chez Echenoz et Michon, ton papier sur les mots de la colère paru dans un numéro d'été de la Quinzaine... - On mettrait sur la couverture les noms des auteurs que je cite le plus...
Et pour le titre, j'aimerais bien garder Coups de langue. - Pourquoi pas ? Après tout, ce que tu nous racontes là, c'est une histoire de mots, de gourmandise, d'amour...
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Que s'est-il passé ? Voici le livre le plus étonnant de Ioànnou. On reconnaît bien son monde et pourtant tout a changé. L'auteur est toujours là, au coeur de ces récits composites, inclassables même si, à vrai dire, la part de fiction semble ici plus grande, même si l'auteur-protagoniste se dissimule à moitié parfois, passant du je au il et même, une fois, sans doute, au elle... On reconnaît aussi les thèmes solitude, amours impossibles, union de l'amour et de la mort, du sexe et du sacré, du désespoir et de l'espérance. Il est vrai que cette fois le narrateur s'enhardit, l'autocensure se relâche, l'aveu se fait nettement plus explicite. Mais la grande nouveauté, c'est un spectaculaire changement de voix. L'écriture ancienne de Ioànnou, brève, ramassée, à la fois dense et trouée de silences du court qui en dit long est soudain balayée par un grand souffle, comme si une digue cédait soudain, et un torrent de mots déboule tout au long de paragraphes immenses, de phrases qui n'en finissent pas, dans des histoires qui sentent l'insomnie et la fièvre, hallucinées, égarées, où les lieux et les temps parfois se mêlent, brûlantes, où parfois l'on se perd.
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Le voleur de baisers - Chants populaires grecs
Michel Volkovitch
- Alidades
- 15 Mars 2013
- 9782919376285
Ces humbles chansons, venues de temps aussi lointains, de lieux aussi fabuleux que ceux des contes et légendes, sont de vrais poèmes, avec leur imagination débridée, audacieuse, d'une ampleur parfois cosmique et en même temps pleine de fraîcheur, avec leurs images fulgurantes, leurs obscurités, leurs étrangetés. Les anonymes qui les ont composées faisaient de la poésie sans le savoir, sans le vouloir, mais la beauté n'est-elle pas plus belle encore quand elle ignore sa beauté ?
LA BELLE ET LE SOLEIL Un château fort entouré de trois mers Dans le château la belle avec ses pièces d'or ses pièces d'or enfile en fait douze colliers s'en est mis six au cou s'en est mis six au front alors s'en va quereller le soleil Sors et je sortirai brille et je brillerai Soleil si quand tu brilles tu dessèches les plantes moi quand je brille je fane les garçons Traduit du grec par Michel Vomkovitch. -
Les poèmes de Kiki Dimoula ne ressemblent à rien.
Peu de poètes donnent cette impression de nouveauté radicale. Cela commence par ses sujets, si étranges - étranges à force de ne pas l'être, infimes le plus souvent, tirés du quotidien le plus banal. Un paysage sans histoire. Une goutte de sang. Un objet familier, bibelot, table basse, cassette audio, répondeur. Pas de personnages. Une voix qui parle, seule mais entourée d'absents qu'elle interpelle : êtres chers disparus, ou soi-même autrefois, ou encore Dieu - un Dieu dont on ne sait trop s'il faut y croire.
À leur façon pourtant les poèmes de Dimoula sont grouillants de vie. Un torrent d'images les irrigue, inattendues, audacieuses, se chassant l'une l'autre à toute allure. L'humble réalité qu'elles décrivent acquiert une vie intense, presque angoissante, vue à travers ces verres grossissants qui en la métaphorisant la métamorphosent. Allusifs, parfois obscurs, ces poèmes ont sur leurs lecteurs un effet étonnant.
Kiki Dimoula, née à Athènes en 1931, est lue, admirée, aimée par une foule de gens dont certains lisent peu. La Grèce a beau être le paradis des poètes, un tel traitement n'est réservé qu'à une poignée d'entre eux, et de nos jours à la seule Dimoula.
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Quelques mois avant d'être foudroyé par l'orage, un garçon de douze ans est initié par un mystérieux étranger à la magie macédonienne des coïncidences, des illuminations, des parentés imprévues et du triomphe mystique des toupies.
Le cimetière est son école et sa mère, qui y repose, lui enseigne les secrets des ténèbres. Anastàsis est ce voyageur énigmatique, de retour au pays natal après bien des années d'absence. Son enfance fut peuplée d'étranges présages. Anastàsis aux yeux gris, aux cheveux fauves sculpte dans le bois toupies et baguettes. Le récit se déploie en spirale autour de sa figure solaire, ressuscitée à l'ombre de la forge paternelle.
Redonne-t-il vie à la folie des mères, au vol des oies sauvages, à la conjuration des esprits ? A profusion se nouent récits et croyances paysannes locales. L'histoire est peuplée d'enfants, pas encore nés ou déjà morts, ou vivants ; de tous âges, douze-treize ans surtout, l'âge où l'enfance est près de mourir. Les animaux sont très présents aussi. Brumes, pluies diluviennes, tempêtes, orages, raz de marée, les éléments se déchaînent sans cesse - et ils tuent.
Car l'homme ici est peu de chose, jouet des phénomènes naturels, faible flamme vite soufflée par la mort. Le titre nous l'annonce : c'est elle, la Mort, le héros du livre. Superbe en ses habits triomphaux, traînant ses innombrables victimes.
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