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L'automobile est devenue l'arme privilégiée de l'action terroriste : pas un jour ne passe sans que des voitures piégées n'explosent en Irak contre l'armée américaine ou la population civile. Peut-on éclairer les stratégies terroristes contemporaines en retraçant leur généalogie et en suivant, sur le temps long, leurs usages et leurs évolutions ? Autrement dit, le terrorisme a-t-il une histoire ? C'est la thèse de l'historien américain Mike Davis, qui, après les attentats du 11 septembre, a voulu, pour mieux comprendre le présent, enquêter sur la genèse des terrorismes contemporains à partir de leurs techniques, en traitant l'art de l'attentat comme une technologie politique. Un matin de septembre 1920 à New York, un anarchiste italien du nom de Mario Buda, gare à l'angle de Wall Street un véhicule bourré d'explosifs. Il a inventé la première voiture piégée. Davis prend cet événement fondateur comme point de départ d'un récit qui nous mène jusqu'à l'Irak contemporain, en passant par les attentats sionistes contre les Britanniques en Palestine en 1947, par les attentats de l'IRA en Grande Bretagne et ceux des Tigres Tamouls au Sri Lanka. Arme furtive, spectaculaire, bon marché, simple d'utilisation, aveuglément meurtrière, sûre et anonyme, la voiture piégée apparaît rapidement au XXe siècle comme l'arme idéale pour des groupuscules marginaux auxquels elle fournit une force de frappe sans commune mesure avec leur poids politique réel. Autant de caractéristiques qui en font de cette technique la base fondamentale du terrorisme moderne, et aussi, selon Davis « une arme intrinsèquement fasciste qui assure à ceux qui l'emploient un bain de sang de victimes innocentes ».
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Non c'est non ; petit manuel d'autodéfense à l'usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire
Irene Zeilinger
- Éditions Zones
- 27 Mars 2008
- 9782355220029
Ce petit guide pratique vise à donner aux femmes, avec humour et pédagogie,et indépendamment de leur âge ou de leur condition physique, les moyens de se sentir plus fortes, plus sûres d'elles-mêmes et plus aptes se protéger.
En tant que femmes nous sommes tous les jours les cibles d'interpellations, de harcèlement, d'agressions verbales, physiques ou sexuelles plus ou moins graves, plus ou moins violentes, à degrés divers, au travail, dans l'espace public et privé. Souvent nous ne savons comment réagir, comment dire non, et comment faire comprendre que, lorsque nous disons non, c'est non.
L'autodéfense pour femmes - qui n'a rien à voir avec du kung-fu -, ce sont tous les petits et grands moyens de se sentir fortes, plus sûres de soi et plus aptes à se protéger et à se défendre dans touts les situations de la vie quotidienne, que ce soit au niveau mental, émotionnel, verbal ou, en dernier recours, physique.
Comment reconnaître et prévenir une situation d'agression ? Comment réagir efficacement, savoir se protéger et éviter la violence ?
Ce guide pratique propose une séire d'astuces simples et faciles pour poser efficacement ses limites et se sortir de situations difficiles : identifier le type d'agression et la psychologie de l'agresseur, utiliser et gérer ses émotions, prévenir la violence par la défense verbale et la désescalade du conflit, mobiliser des tactiques de diversion et de fuite, faire jouer la solidarité, savoir où frapper pour faire mal... Contre tous les stéréotypes qui interdisent habituellement aux femmes de prendre leur sécurité en main, il faut apprendre à dire non et oser se défendre. -
La thèse de Jonathan Crary tient en un sigle, en une abréviation-slogan qui clignote déjà dans les rues de Londres ou de Manhattan pour vanter la continuité d'activités non-stop : « Open 24/7 ». Opérer en permanence, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, tel est le mot d'ordre du capitalisme contemporain. C'est aussi l'idéal d'une vie sans pause, active à toute heure du jour et de la nuit, dans une sorte d'état d'insomnie globale.
Cet essai retrace l'histoire de ce processus de grignotage du temps, qui n'a cessé de s'intensifier à la période moderne et contemporaine. Où l'on apprend qu'un adulte américain dort aujourd'hui en moyenne 6 heures et demie par nuit, contre 8 heures pour la génération précédente, et 10 heures au début du XXe siècle.
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Beauté fatale ; les nouveaux visages d'une aliénation féminine
Mona Chollet
- Éditions Zones
- 16 Février 2012
- 9782355220395
Comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent aujourd'hui à entretenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle. Le corps féminin est sommé de devenir un produit, de se perfectionner pour mieux se vendre.
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'autodévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps pourrait bien constituer la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail. -
Chez soi ; une odyssée de l'espace domestique
Mona Chollet
- Éditions Zones
- 23 Avril 2015
- 9782355220777
La maison, le chez-soi : de ce sujet, on a souvent l'impression qu'il n'y a rien à dire. Pourtant, la maison est aussi une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs, résister à l'éparpillement et à la dissolution. Un bel essai, intelligent et sensible, par l'auteure de Beauté fatale.
Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir.
Ce livre voudrait dire la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de " famine temporelle " qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question " Qui fait le ménage ? ", persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs...
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair, et de se sentir mieux.
Prix essai des lecteurs de L'Hebdo 2015 -
Quel point commun entre les joueurs captivés par les néons de Las Vegas et les badauds fascinés par les shopping malls ? Tous sont pris dans des lieux clos saturés d'imaginaire, des « rêvoirs » collectifs, des fantasmagories.
Dans le sillage des écrits de Walter Benjamin sur le Paris du XIXe siècle, cet essai arpente l'histoire d'espaces urbains envahis par l'imaginaire capitaliste. Dans ce récit, à la fois politique et esthétique de la production de l'espace, le lecteur explore tour à tour les passages parisiens, les premiers grands magasins, les Expositions universelles, le Paris d'Haussmann, les parcs à thème (Disneyland), les shopping mall (le Mall of America) et le strip de Las Vegas.
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La crise du capitalisme éclate aujourd'hui au grand jour, mais qu'est-ce au juste que ce système économique ? A-t-il toujours existé ? Comment fonctionne-t-il ?
En dix chapitres clairs et pédagogiques, Michel Husson propose un petit cours d'économie critique, résolument à contre-courant de l'idéologie dominante, destinéà mieux faire comprendre les rouages esssentiels, mais aussi les contradictions structurelles d'un système économique qui gouverne nos vies et les rend invivables.
Le « capital » ne se réduit pas à une masse d'argent ou à un parc de machines et d'usines. Il s'agit avant tout d'un rapport social fondé sur la propriété des moyens de production, qui tire son origine d'un vaste mouvement d'appropriation privée et de dépossession. Si ce système a engendré une progression historique de la productivité, c'est en généralisant les principes de la concurrence. Mais les conditions nécessaires à sa reproduction, incertaines et contradictoires, font qu'il porte en lui la crise comme la nuée porte l'orage.
La voie consistant à le réguler et à l'encadrer est plus bouchée que jamais et il reprend sa liberté en faisant apparaître sa nature profonde, consistant à se perpétuer par la régression sociale. Au-delà du diagnostic, sa mise en cause en tant que système devient une question d'une actualité brûlante.
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Cet essai vif et documenté met à jour l'ampleur des rémunérations obscènes en France. Contre les économistes qui prétendent les justifier au prix de contorsions sur le thème de la concurrence, il s'intéresse aux réactions de l'opinion publique et aux réactions " morales " comme ferment d'une force politique de contestation. Une question centrale dans la future campagne électorale.
Les rémunérations - salaires, bonus, stock-options, retraites " chapeau ", Golden hello - flambent aux sommets de la pyramide sociale. Régulièrement, la presse se penche sur ces " très hauts revenus ", offrant à l'homme ordinaire un aperçu du monde des " surhommes " du capitalisme moderne. Et, en janvier 2010, le président Barack Obama demandait - en vain - que Wall Street cesse de verser des " bonus obscènes " aux banquiers, alors que la crise de 2008 a plongé dans la misère des millions d'Américains.
Dans cet essai vif et documenté, Philippe Steiner met à jour l'ampleur de ces rémunérations obscènes. Il montre comment les économistes prétendent en expliquer la formation, au prix de contorsions compliquées sur le thème de la concurrence. Et, à partir de la vision alternative que propose la sociologie, il s'intéresse aux réactions de l'opinion publique face aux informations médiatiques. Les réactions morales ne seraient-elles que l'expression de la méconnaissance des " lois de l'économie mondialisée " ? La manifestation pathétique de l'impuissance ? Ou plutôt le ferment d'une force politique de contestation, tant les rémunérations ont partie liée à un mouvement profond du capitalisme financier contemporain, creusant toujours plus les inégalités économiques ? -
Réinventer l'amour : comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles
Mona Chollet, Gretel Delattre
- Éditions Zones
- 16 Septembre 2021
- 9782355221743
Nombre de femmes et d'hommes qui cherchent l'épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s'invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd'hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l'amour hétérosexuel, ce livre propose une série d'éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d'infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d'elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l'abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l'attitude que chacun est poussé à adopter à l'égard de l'amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu'être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l'espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
Prix de l'essai 2021 Les Inrockuptibles 44e Prix européen de l'essai -
Willis from Tunis ; chroniques de la révolution
Nadia Khiari
- Éditions Zones
- 15 Mars 2012
- 9782355220432
Willis, chat espiègle et moqueur, est devenu l'un des visages de la révolution tunisienne.
Il est né sur Facebook, le 13 janvier 2011, en réaction au fameux discours de Ben Ali proclamant la liberté d'expression. Depuis, chaque jour, un dessin est posté en ligne, où Willis le Chat croque, et pas toujours à pattes de velours, les faits et gestes de la révolution en cours. Le félin est parfois secondé dans sa tâche par Mamie Bouna, octogénaire lubrique. De la démission de Michèle Alliot-Marie au crépuscule de Kadhafi dans la Libye voisine, en passant par l'ascension du parti Ennanda, rien ne leur échappe.
Drôles, subtiles et parfois grinçantes, mêlant satire et humour noir, ces Chroniques de la révolution montrent au jour le jour comment se trace, dans l'urgence des événements, une forme humble de résistance à l'oppression, où engagement politique et distanciation critique, ardeur et rire, loin de s'exclure, s'alimentent réciproquement. Au-delà du témoignage, ce feuilleton en images est un document pour l'histoire, un journal dessiné qui donne à voir, par la bande, comment chemine une révolution.
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Sur fond de crise, la casse sociale bat son plein : vies jetables et existences sacrifiées. Mais les licenciements boursiers ne sont que les manifestations les plus visibles d'un phénomène plus vaste : l'intensification multiforme de la violence sociale des dominants.
Mêlant récits vécus, micro-enquêtes, faits d'actualité, portraits et données chiffrées, les deux sociologues dressent le tableau d'une grande agression sociale sur des classes populaires au bord de l'implosion.
Sur fond de crise, la casse sociale bat son plein : vies jetables et existences sacrifiées. Mais les licenciements boursiers ne sont que les manifestations les plus visibles d'un phénomène dont il faut prendre toute la mesure : nous vivons une phase d'intensification multiforme de la violence sociale.
Mêlant enquêtes, portraits vécus et données chiffrées, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot dressent le constat d'une grande agression sociale, d'un véritable pilonnage des classes populaires : un monde social fracassé, au bord de l'implosion.
Loin d'être l'oeuvre d'un " adversaire sans visage ", cette violence de classe, qui se marque dans les têtes et dans les corps, a ses agents, ses stratégies et ses lieux. Les dirigeants politiques y ont une part écrasante de responsabilité. Les renoncements récents doivent ainsi être replacés dans la longue histoire des petites et grandes trahisons d'un socialisme de gouvernement qui a depuis longtemps choisi son camp.
À ceux qui taxent indistinctement de " populisme " toute opposition à ces politiques qui creusent la misère sociale et font grossir les grandes fortunes, les auteurs renvoient le compliment : il est grand temps de faire la critique du " bourgeoisisme ". -
Inventé au début des années 1980 dans la firme américaine Xerox, le " benchmarking " se définit comme une méthode de management par l'évaluation compétitive. Depuis, ce petit instrument gestionnaire a conquis le monde, jusqu'à coloniser la gestion des RH dans les services publics français, police, hôpital et université au premier chef. Comment résister à la Nouvelle Quantification Publique (NQP) ?
Que vous soyez fonctionnaires ou salariés, vous devez toujours être plus performants, plus proactifs, plus autonomes. Vous serez impitoyablement comparés, notés, évalués. L'activité professionnelle devient une course effrénée au chiffre et à la performance. Ce phénomène a un nom. Inventé au début des années 1980 dans la firme américaine Xerox, le benchmarking se définit comme une méthode de management par l'évaluation compétitive.
En quelques décennies, ce petit instrument gestionnaire a conquis le monde, jusqu'à coloniser aujourd'hui la " gestion des ressources humaines " dans les services publics.
De New York à Bruxelles, des archives de Xerox à la préfecture de police de Paris, ce livre montre comment le benchmarking est devenu l'instrument de nouveaux rapports de domination entre les mains des bureaucraties contemporaines.
Comment le benchmarking se déploie-t-il aujourd'hui dans l'administration et les services publics français ? Dans la police, à l'hôpital et à l'université ? Quels sont les ressorts de la " discipline indéfinie " qu'il exerce sur les agents ? Mais ce livre ne s'en tient pas au constat. Les auteurs concluent en esquissant les contours d'un possible militantisme par les chiffres : le " statactivisme ". -
L'ultime combat ; nos années au ghetto de Varsovie
Bernard Goldstein
- Éditions Zones
- 23 Octobre 2008
- 9782355220166
La résistance insensée du ghetto de Varsovie face aux nazis, vue de l'intérieur : Bernard Goldstein, ou de l'une des voix les plus puissantes de l'histoire du XXe siècle.
En avril 1943, le ghetto de Varsovie se soulève contre l'armée nazie. Ce livre-témoignage raconte les cinq années de résistance clandestine qui menèrent à cet ultime combat. Bernard Goldstein appartenait à la direction du Bund , l'organisation révolutionnaire des travailleurs juifs de Pologne. Trop connu pour pouvoir militer à visage découvert dans le ghetto, il fut exfiltré en zone aryenne afin de coordonner la jonction avec la résistance polonaise. Rescapé, il émigra aux États-Unis dans l'immédiat après-guerre, où il écrivit son récit des événements.
Goldstein raconte l'invasion de la Pologne en 1939, les débuts de l'occupation, les premières mesures antisémites, l'instauration du ghetto en octobre 1940, la vie quotidienne à l'intérieur de celui-ci, les persécutions, les rafles, les grandes déportations, la découverte par les agents du Bund de la vérité de l'extermination, et la résolution obstinée, une fois le sort connu, de rester debout et de combattre jusqu'à la fin.
Il nous offre un témoignage poignant, un véritable tombeau à la mémoire des combattants du ghetto qui, comprenant peu à peu que l'issue serait fatale, se dressèrent contre la mort, pour la dignité humaine.
Bernard Goldstein appartenait à ce que l'on a appelé le Yiddishland révolutionnaire : à la fois juif et antisioniste, socialiste et antistalinien, son témoignage avait été occulté des mémoires. Cette réédition permet la redécouverte de l'une des voix les plus puissantes du XXe siècle. -
Une introduction synthétique et pédagogique aux nouvelles théories critiques contemporaines, dans une perspective internationale. Un " mode d'emploi " qui est aussi une invitation à la découverte et à la lecture.
On assiste depuis la seconde moitié des années 1990 au retour de la critique sociale et politique. La bataille des idées fait rage, développée dans des directions multiples et foisonnantes par des auteurs aussi divers que Toni Negri, Slavoj Zizek, Alain Badiou, Edward Said, Jacques Rancière, Homi Bhabha, Judith Butler, Giorgio Agamben, Frederic Jameson, Gayatri Spivak, Axel Honneth, Étienne Balibar, Miguel Benasayag, Daniel Bensaïd ou Paolo Virno, la pensée radicale est de retour.
Quelles sont ces théories qui accompagnent l'émergence des nouvelles luttes sociales ? En quoi se distinguent-elles de celles qui caractérisaient l'ancien mouvement ouvrier : le marxisme, l'anarchisme, le keynésianisme, le tiers-mondisme et le libéralisme de gauche, par exemple ? Quels sont leurs courants, leurs tendances, leurs innovations ? Hémisphère gauche rend compte avec pédagogie de la grande diversité de ces nouvelles théories critiques : marxisme et post-marxisme, théorie post-coloniale, cultural studies, théorie de la reconnaissance, théorie queer, post-structuralisme, théorie de l'anti-pouvoir, néo-spinozisme, etc. Il montre également l'unité qui sous-tend ces différents courants de pensée, qui résulte de ce qu'ils sont tous le produit des défaites subies par les mouvements de contestation des années 1960 et 1970. Cet ouvrage fournit une introduction synthétique et pédagogique aux nouvelles théories critiques contemporaines, dans une perspective internationale. Il se veut un " mode d'emploi " facilitant l'accès à ces théories aussi une invitation à la découverte et à la lecture. -
Ce qui fait une vie ; essai sur la violence, la guerre et le deuil
Judith Butler
- Éditions Zones
- 12 Mai 2010
- 9782355220289
Une analyse philosophique d'une décennies de guerres américaines et de leur profonde influence sur notre appréhension et notre perception de la violence, des coprs, du concept même de vie humaine.
Alors que la page Bush a été tournée aux États-Unis, la décennie qui s'achève restera comme celle des nouvelles guerres américaines. Judith Butler choisit de revenir sur cette période décisive en l'analysant d'un point de vue philosophique. Sa thèse est que les guerres en Afghanistan et en Irak ont profondément changé non seulement l'état géopolitique du monde mais aussi et peut-être surtout les cadres perceptifs dont nous disposons pour l'appréhender, le saisir ou le comprendre. Croisant perspectives psychanalytique et philosophique, elle interroge la rhétorique déshumanisante de la guerre contemporaine et se demande dans quelles conditions certains sentiments et dispositions morales peuvent à présent être éprouvés. À l'ère de la guerre télévisée, les vies des nouveaux damnés de la terre nous sont présentées comme en quelque sorte déjà perdues, dispensables, des vies dont le deuil n'a pas droit de cité. -
Guide d'intervention militante non-conventionnelle, ce livre expose la théorie et la pratique d'un activisme expérimental, mêlant engagement politique, pensée critique et action artistique. Comment saper l'ordre des discours dominants ? Comment saboter les imaginaires de la société de consommation ? Comment intervenir dans un espace public verrouillé par des médias omniprésents ? Loin des principes de la com' publicitaire et du bourrage de crâne, ce manuel propose un arsenal de tactiques d'agitation joyeuse et de résistance ludique à l'oppression : détournements, camouflages, happenings, théâtres invisibles, attaques psychiques, entartages, impostures médiatiques et canulars révélateurs... Dans la lignée des mouvements artistico-subversifs, inspirés par Dada et les situationnistes, les auteurs revisitent les procédés de la critique sociale sur le mode de l'impertinence créatrice. Tandis que la politique radicale traditionnelle mise sur la force persuasive du discours rationnel, la communication-guérilla ne s'appuie pas sur des arguments, des chiffres et des faits, comme la plupart des tracts, mais cherche à détourner les signes et les codes de la communication dominante. Contre l'ordre du discours qui nous est imposé, la communication-guérilla travaille à intensifier la charge subversive du non-verbal, du paradoxe, du faux, du mythe. Elle se définit comme l'art de mettre de la friture sur la ligne. Volontiers provocateur, le message s'adresse à ceux qui n'ont pas renoncé à la perspective d'une action politique radicale, mais qui refusent de croire que le militantisme se doit d'être sentencieux, rigide, sérieux et, pour tout dire, triste à pleurer. À l'opposé des petits soldats de la vérité monolithique, ce texte-manifeste - devenu « culte » depuis sa première publication en Allemagne en 1997 - propose des formes d'action inventives pour une critique en acte des rapports sociaux existants.
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Un livre road-movie, sur les routes de l'Europe, à la recherche d'un pays de nulle part, à la rencontre rencontrer de communautés qui osent vivre différemment, malgré cette catastrophe qu'est le capitalisme.
À la fois récit de voyage et documentaire fictionnel, ce livre-film propose un périple réel et imaginaire, une exploration lancée à la découverte de formes de vie postcapitalistes.
Pendant près d'un an, Isabelle Fremeaux et John Jordan sont partis sur les routes européennes, à la rencontre de celles et ceux qui ont choisi, ici et maintenant, de vivre autrement. Ils ont partagé d'autres manières d'aimer et de manger, de produire et d'échanger, de décider des choses ensemble et de se rebeller.
Depuis un " Camp Climat " installé illégalement aux abords de l'aéroport d'Heathrow jusqu'à un hameau squatté par des punks cévenols, en passant par une école anarchiste gérée par ses propres élèves, une communauté agricole anglaise à très faible impact écologique, des usines occupées en Serbie, un collectif pratiquant l'amour libre dans une ancienne base de la Stasi ou une femre ayant aboli la propriété privée, ils ont découvert des Utopies bien vivantes dans ces interstices invisibles du système.
De cette expérience a émergé Les Sentiers de l'Utopie. Le texte est un récit captivant, qui raconte la vie de chaque communauté, ses pratiques et son histoire. Le film, un docu-fiction tourné pendant le voyage, se présente comme un road-movie poétique situé dans l'avenir. Les personnages et les lieux circulent du livre au film et, pas à pas, laissent deviner, dans la brèche du présent, les scintillements d'un autre avenir possible.
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La comédie humaine d'un État policier, le roman noir d'une révolution trahie qui dévore ses propres enfants. Un chef-d'oeuvre méconnu du XXe siècle.
Dans la froideur d'une nuit moscovite, le camarade Toulaév, un apparatchik de haut rang, est abattu en pleine rue. L'enquête commence et la machine bureaucratique du parti-État stalinien enclenche ses rouages totalitaires. Les suspects, arrêtés et interrogés les uns après les autres, sont pris dans les mailles d'un filet qui étend ses ramifications jusqu'à Paris et Barcelone. Ces inculpés, dont Serge fait le portrait saisissant, n'ont en commun que l'innocence du crime dont on les accuse.
Avec ce roman rédigé dans les années 1940, véritable classique méconnu de la littérature du XXe siècle, Victor Serge signe l'un des plus forts récits jamais écrits sur les procès de Moscou et les purges staliniennes, dont il offre ici une fresque panoramique complexe et belle malgré sa noirceur. Ici ce joue la comédie humaine d'un État policier, le roman noir d'une révolution trahie qui dévore ses propres enfants en leur faisant confesser des crimes qu'ils n'ont pas commis.
Au-delà de sa dimension historique, le livre expose, avec une subtilité que seule permet la fiction, les mécanismes sociaux et psychologiques qui rendent possible la soumission à la tyrannie. -
Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la repression
Victor Serge, Eric Hazan
- Éditions Zones
- 8 Octobre 2009
- 9782355220203
Fichage, surveillance, filature, écoutes, infiltrations, manipulations et provocations ? autant de techniques policières que les régimes de tout poil ont toujours employées contre ceux qui entendaient contester l'ordre établi.
Au lendemain de la révolution russe, les archives secrètes de la police politique tsariste ? la sinistre « Okhrana » ? sont tombées entre les mains des insurgés. Victor Serge les a dépouillées. De sa lecture de centaines de rapports et fiches de police, il a tiré une sorte de guide pratique des techniques de répression policière, publié pour la première fois en France en 1926. Si les technologies répressives se sont depuis considérablement modernisées, les grands principes de leur fonctionnement, dévoilés ici, demeurent toujours d'actualité à l'âge de la surveillance électronique.
Après une analyse minutieuse du fonctionnement de la police politique et de la mentalité des « agents provocateurs », Serge pose la question du rapport à la légalité, et livre des conseils de base aux militants : comment repérer une filature, résister à un interrogatoire, déjouer des manoeuvres de provocation... Loin de toute paranoïa, la leçon fondamentale de ce petit manuel reste éclairante : « Il n'est pas de force au monde qui puisse endiguer le flot révolutionnaire quand il monte, et face auquel toutes les polices, quels que soient leur machiavélisme, leur science et leurs crimes, sont à peu près impuissantes. » Ce document est éclairé par un avant-propos d'Éric Hazan en lien avec l'« affaire Tarnac » et une actualisation de Francis Dupuis-Déri sur les techniques contemporaines de contrôle policier.
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Ce livre novateur se propose d'analyser la spécificité technique et esthétique du média jeu vidéo, d'explorer les principaux lieux où l'expérience contemporaine du jeu vidéo s'est façonnée (laboratoire d'informatique, salle d'arcade, console de salon) et enfin de disséquer les investissements politiques du « sujet vidéoludique » à l'âge de la marchandise animée.
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Quatre garçons d'une vingtaine d'années, qui ont grandi entre les tours d'une cité de la grande banlieue parisienne ont participé pendant un an, avec leur éducateur Joseph Ponthus, à un atelier d'écriture. Plusieurs voix et différents types de textes s'entrecroisent - journal écrit au mitard, lettres au juge, récits de souvenirs d'enfance... Où l'on apprend que l'écriture, elle aussi, est un combat.
Quand quatre jeunes de banlieue se prennent d'écrire leur quotidien avec un de leurs éducateurs , ça envoie du lourd. Entre provocations policières, soirées à tchatcher dans les halls d'immeuble, jugements et appels, embrouilles à la con, boulots foireux, visites en prison, heures d'ennui et éclats de rire, c'est le quotidien d'un quartier populaire comme tant d'autres qui est raconté.
Le quotidien d'une France qui peut exploser à tout moment, qui ne veut pas être un exemple ni un modèle, qui témoigne de la vie, mais aussi de la mort. Un quotidien où l'on enrage plus souvent qu'à son tour, mais où l'on trouve encore la force d'en rire. Un quotidien où des professionnels se démènent pour sauver ce qui peut l'être encore. Où l'on se demande même, par moments, si l'on n'aurait pas plus intérêt à ce que tout pète. Un quotidien que les médias ignorent, que les jeunes taisent parce que trop criant d'être aussi banal que brutal. Un quotidien où la solidarité est à l'oeuvre, où les choses se vivent et s'éprouvent plus qu'elles ne se disent - sauf quand on se décide à prendre son stylo et à écrire, entre rires et larmes, la cité.
Car c'est sans doute des mots que viendront les solutions. La découverte de l'écriture et du pouvoir de ces foutus mots. Face à des flics. Face à des juges. Face à soi-même. -
De l'indigénat ; anatomie d'un "monstre" juridique : le droit colonial en Algérie et dans l'Empire français
Olivier Lecour-grandmaison
- Éditions Zones
- 3 Juin 2010
- 9782355220050
Citant largement le "Code de l'Indigénat", Olivier Le Cour Grandmaison met en évidence dans ce livre leur rôle dans un racisme d'état longtemps théorisé et pratiqué par la République. Ces mesures, que les juristes de l'époque n'hésitaient pas à qualifier de « monstres » juridiques, furent toutes exportées dans les autres territoires de l'Empire au fur et à mesure de l'extraordinaire expansion coloniale de la France entre 1871 et 1913. C'est ainsi que l'exception politique et juridique est devenue la règle pour les « indigènes ». Cette législation coloniale est aujourd'hui trop souvent ignorée. Exhumer ses principes, étudier ses mécanismes et leurs conséquences pour les autochtones privés des droits et libertés démocratiques élémentaires, tels sont les objets de ce livre.
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Rêves de droite ; défaire l'imaginaire sarkozyste
Mona Chollet
- Éditions Zones
- 6 Mars 2008
- 9782355220111
« J'ai fait un rêve », slogan repris à Martin Luther King, fut l'un des moteurs de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Tout a été dit sur cette victoire sauf peut-être l'essentiel : et si elle correspondait au triomphe d'une nouvelle forme d'imaginaire politique ?
Mona Chollet décortique les principaux éléments de l'univers sarkozyste : la « machine de guerre fictionnelle » que représente la success story, le mythe du self-made man, l'identification illusoire aux riches et aux puissants, le mépris des « perdants », l'individualisme borné, le triomphe de l'anecdote et du people...
Aux antipodes de la fascination béate et complaisante d'une Yasmina Reza, elle critique les impostures idéologiques du nouveau pouvoir : un démontage sans concession des valeurs de la droite bling bling, dans un style incisif, souvent drôle, toujours fin, mêlant l'enquête journalistique, l'écriture littéraire et la critique sociale.
Lucide, elle pointe également la faiblesse alarmante de l'imaginaire de gauche, radicalement incapable de relever le défi. Contre le cynisme et les renoncements, il est urgent de réinventer un nouvel imaginaire émancipateur, en commençant par se réapproprier l'aspiration légitime à l'épanouissement personnel, aujourd'hui fourvoyée dans les mirages de la « société-casino ».
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Avant d'être un truc jeune et sexy, un graphisme quadrichromique simplifié à l'extrême ou un genre musical, la pop est une stratégie, un calcul industriel alimenté par une seule obsession : savoir ce que veulent les masses. Quels en sont les ressorts, mais aussi les implications existentielles ? Une approche philosophique originale et « pétillante » de la « culture de masse », qui se démarque des analyses alarmistes d'un Theodor Adorno ou d'un Christopher Lasch.