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Art Press
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L'oeuvre de Jeff Koons suscite la controverse. Désarmante et dérangeante depuis les débuts de sa production, au début des années 1980, avec la série des aspirateurs, jusqu'au Bouquet de tulipes offert à la Ville de Paris en 2017, en hommage aux victimes des attentats, en passant par Jeff and Ilona: Made in Heaven, série de photographies pornographiques, l'oeuvre interroge le spectateur : l'artiste est-il sérieux ou nous provoque-t-il ? Pour se repérer dans l'univers et les propos quelquefois confus sinon contradictoires de l'artiste, et comprendre l'ambiguïté d'une personnalité tour à tour candide ou cynique, ce volume reprend un long entretien daté de 1990 par Robert Storr, dans lequel il précise ses idées sur la fonction de son art, dans le contexte économique euphorique (« le marché est sain », explique-t-il dans un autre entretien) et post-reaganien des États-Unis. Trois essais récents (datés de 2008 à 2018) complètent cet ouvrage, apportant un éclairage indispensable à l'oeuvre la plus médiatisée de notre époque.
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Le mouvement Support-Surface est souvent présenté comme la dernière avant-garde de la scène française, en raison d'une pratique radicale et expérimentale de la peinture, d'un important travail théorique, et de prises de position polémiques. Au travers de ses nombreuses manifestations au début des années 1970, dans des musées mais aussi en pleine nature, Support-Surface - qui n'a jamais été un groupe fixe, mais a plutôt suscité des affiliations, des compagnonnages - apparaît aujourd'hui comme exemplaire d'un moment charnière. À travers l'évolution de ceux qui participèrent depuis une abstraction minimaliste et déconstructive, jusqu'à, pour certains, le retour à la figuration ou à une esthétique baroque, c'est toute la transformation de l'art de ces dernières décennies qui s'appréhende ainsi, de façon pertinente. Ce qu'ont bien compris de nombreux spécialistes et des institutions qui de plus en plus, de part et d'autre de l'Atlantique, se penchent sur sa contribution à l'histoire de l'art du 20e siècle.
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Alors étudiant à l'école d'horticulture de Versailles au début des années 1970, Bertrand Lavier (né en 1949) habitait rue Bonaparte, à Paris, et passait tous les jours devant la galerie Daniel Templon, qui exposait l'avant-garde américaine, Andy Warhol, l'art conceptuel, en vogue à l'époque. De l'art des jardins à celui de la peinture, le pas est vite franchi. Son support n'est cependant pas la toile, mais des matériaux bruts, tels que l'aluminium - celui de réfrigérateurs, de panneaux routiers - ou le bois - celui d'un piano par exemple. Ces objets du quotidien forment, assemblés les uns aux autres, des sculptures, comme Panton/Zanussi, soit un siège juché sur un réfrigérateur. Ses thèmes sont également empruntés au cinéma, à la musique, l'histoire de l'art, le dessin animé, telle la série de peintures Walt Disney Productions, qui reprend les célèbres cartoons. Il parle de « chantiers ouverts » pour qualifier ces oeuvres qu'il reprend, modifie, au gré de ses trouvailles dans son environnement proche.
Bertrand Lavier est un « électron libre» et n'appartient à aucun courant artistique de la seconde moitié du 20e siècle et du début du 21e, il se défie de la tradition comme des modes - celles du ready-made ou de l'installation. Jouant avec les catégories, les matériaux et les codes esthétiques, il crée des chocs visuels, des courts-circuits formels et toniques, il joue avec les mots, toujours en prise sur le réel, et invite le public, avec humour, parfois ironie, à se déprendre de ses certitudes.
Le Centre Pompidou lui a consacré deux expositions : l'une en 1990, l'autre, une rétrospective plus importante, en 2013, intitulée : Bertrand Lavier depuis 1969. Elles sont à l'origine de deux des entretiens de ce volume dans lesquels il évoque, de manière précise, la genèse et la réalisation de certains de ses « chantiers », et la manière dont il se situe dans le contexte de l'art actuel.
À travers Bertrand Lavier, c'est tout un pan de l'art contemporain qui s'éclaire.
Par Jacques Henric, Catherine Millet, Anaël Pigeat.
Préface de Catherine Millet.
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Romancier et pamphlétaire, souvent cité par des écrivains, tel Michel Houellebecq, Philippe Muray, décédé en 2006, a été pendant de longues années l'un des principaux collaborateurs d'artpress. La revue l'avait interviewé à l'occasion de la sortie de ses livres, notamment son prophétique 19e siècle à travers les âges. Il fut également un excellent lecteur de Céline, Michelet, Renan, des philosophes grecs et des Pères de l'Eglise, mais aussi de Jonathan Swift, proposant une interprétation inédite des Voyages de Gulliver.
Son acuité, son humour sont toujours aussi pertinents pour dénoncer les archaïsmes et les conformismes de notre société. Ce recueil paraît alors que vient de sortir en librairie le tome 1 de son Journal, resté inédit, et qui pourrait bien être son grand oeuvre.
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Jacques Henric est un collaborateur d'artpress depuis les débuts de la revue et les chroniques qu'il y signe sont réputées pour leurs choix enthousiastes en même temps que pour leurs critiques mordantes de l'actualité littéraire et le regard lucide qu'elles jettent sur des débats idéologiques. Ses romans mêlent étroitement l'autobiographie, l'Histoire (la politique) et une réflexion sur l'image picturale, photographique ou cinématographique.
Son essai la Peinture et le Mal (1983, 2000) a fait date au moment où s'engageait une relecture de la modernité. Dans Politique, il retrace son itinéraire de militant politique et d'écrivain qui fut celui de beaucoup d'intellectuels de sa génération, comme de celles qui l'ont précédée.
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Ecrivain, psychanalyste, professeur émérite à l'université de Paris 7, Julia Kristeva est une représentante de la pensée française dont l'influence ne cesse de s'étendre en France comme à l'étranger. Son oeuvre, à la croisée de plusieurs disciplines, a d'abord abordé le champ de la linguistique avec des lectures nouvelles de Lautréamont, Mallarmé, Proust. C'est ensuite sur la psychanalyse que se sont portées ses recherches.
Elle est l'auteur d'ouvrages sur l'abjection, la mélancolie, les nouvelles maladies de l'âme, qu'elle étudie à la lumière des textes littéraires, Dostoïevski et Marguerite Duras notamment, et qui l'aident à analyser le nihilisme de l'ère moderne. C'est sur tous ces grands sujets qu'artpress l'a interrogée au fil des années, mais aussi sur l'art : ne fut-elle pas responsable en 1998 de l'exposition Visions capitales au musée du Louvre ?
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Des peintres de sa génération, Marc Desgrandchamps est l'un de ceux qui se sont le mieux imposés sur la scène artistique internationale. Qui ne connaît ses grandes figures de baigneurs et de baigneuses aux corps transparents, laissant apparaître des paysages souvent mélancoliques ! Il n'avait pas cinquante ans quand le Centre Pompidou lui a consacré une rétrospective en 2006. Une autre a suivi au musée d'art moderne de la Ville de Paris en 2011.
II est intervenu dans les pages d'artpress pour parler de son oeuvre bien sûr - sources, lapsus formels, images doubles - mais aussi de littérature, de musique et de cinéma. Au fil des entretiens, la relation entre ces différentes disciplines éclaire une oeuvre où «l'apocalypse guerrière ou économique est toujours en suspens», mais qui est avant tout préoccupée de formes.
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Daniel Buren est l'auteur d'une oeuvre d'une formidable richesse visuelle issue de la rencontre entre un lieu et un motif de bandes alternées blanches et colorées de dimension invariable. Alliant rigueur et inventivité, ses travaux, qu'ils soient éphémères ou installés de façon pérenne, sont aussi diversifiés, insolites, surprenants que les endroits innombrables dans le monde (musées, galeries, places publiques, jardins...) où il a exposé.
Il a multiplié les jeux sur les matériaux et développé des propositions de plus en plus jubilatoires et complexes qui offrent au spectateur une expérience inédite de l'art et de l'espace. Actif, et même hyperactif depuis cinquante ans, il est l'un des artistes majeurs de la scène internationale.
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Philosophe (l'Etre et l'Evénement, Logiques des mondes, le Siècle), professeur à l'Ecole normale supérieure, et aussi romancier (Calme Bloc ici bas), auteur dramaturge et même acteur (la République de Platon), Alain Badiou est aujourd'hui l'une des voix les plus écoutées, en France comme dans beaucoup de pays à travers le monde. Est-ce dû à ses lectures croisées de Marx et de Lacan, à sa fidélité aux engagements politiques de sa jeunesse, à ses écrits sur Beckett, saint Paul, les avant-gardes littéraires et artistiques du début du 20e siècle, à sa passion des mathématiques, à ses réflexions sur l'amour ? Disons à la vitalité d'une pensée capable d'embrasser autant de domaines.
N'est-ce pas aussi que son oeuvre est le plus sûr antidote aux bien-pensances de l'époque ? A son parti pris qui est, pour reprendre ses propres termes, de " déclarer opiniâtrement sa dissidence " ?
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Né en 1965, Nicolas Bourriaud est le critique français de sa génération qui bénéficie de la réputation internationale la plus large. Le concept qu'il a forgé d'"esthétique relationnelle", pour désigner des pratiques artistiques ambitionnant de reconquérir le lien social, a été repris dans le monde entier. Il lui a aussi permis de fédérer un certain nombre d'artistes parmi les plus représentatifs de notre époque, tels que Pierre Huyghe, Philippe Parreno, Rirkrit Tiravanija, Thomas Hirschhorn.
Co-fondateur du Palais de Tokyo à Paris, devenu le lieu d'exposition le plus emblématique de la création contemporaine, Nicolas Bourriaud est l'un des rares à avoir tenté, dans son livre intitulé Radicant, une analyse des conséquences de la globalisation. Il a été conservateur de la Tate Britain (Londres) et, à ce titre, responsable de la Tate Triennale en 2009. Parmi les nombreuses expositions qu'il a organisées, notons les biennales de Moscou, Lyon, Taïpei...
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L'oeuvre de Philippe Parreno s'est imposée dans les années 1990 quand une génération d'artistes, dont il est l'un des principaux représentants, s'écartant du goût pour le "néo" de la décennie précédente, a renoué avec les objectifs analytiques des avant-gardes : redéfinition de l'espace d'exposition, déconstruction des médias, intérêt pour la façon dont les objets s'inscrivent dans un contexte, une histoire, plus que pour leur production proprement dite.
A rebours de la tradition qui voulait rendre compte du réel à travers la fiction, Philippe Parreno veut faire entrer la fiction dans le réel pour mieux réinventer celui-ci. Des institutions majeures ont consacré des expositions à cette oeuvre singulière : le musée d'art moderne de la Ville de Paris, le Centre Pompidou, le Mamco de Genève, le Palais de Tokyo...
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Aux côtés d'Aragon, Bataille, Klossowski, Céline, Genet, Louis Calaferte est un des écrivains français majeurs du 20e siècle. En 1953, il fit une entrée fracassante dans le monde des Lettres avec la publication d'un premier récit qui sidéra la critique et connut un énorme succès en librairie, Requiem des innocents, publié chez Julliard ; puis en 1963, aux éditions Tchou, un énorme roman récit jugé scandaleux, et qui fut à ce titre interdit pour pornographie, Septentrion.
Calaferte faisait ainsi son entrée dans la catégorie des grands auteurs maudits. Ces résistances des moralistes de toutes obédiences ne l'empêchèrent pas, souvent dans l'adversité, la révolte, la solitude, de poursuivre jusqu'à sa mort, en 1994, une oeuvre romanesque, théâtrale, poétique, abondante et puissante, toujours porteuse d'une insoumission de fond aux bassesses et aux lâchetés de son temps.
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Architecture Tome 2 ; entre forme et concept
Collectif
- Art Press
- Les Grands Entretiens
- 8 Avril 2021
- 9782906705579
Dépassant les conflits postmodernes, la fin du 20e et le début du 21e siècle marquent l'épanouissement d'une architecture contemporaine dont les ambitions artistiques s'imposent au vedettariat et à la globalisation auxquels on la réduit parfois. Elle est bien sûr le fait de grands noms qui réalisent des projets à travers le monde, mais aussi de créateurs qui ouvrent de nouvelles perspectives. Réunis dans ce volume, les uns est les autres, privilégiant tantôt le concept, tantôt la forme, ne négligent jamais le contexte entendu comme un ensemble de données géographiques, humaines, économiques, politiques, artistiques ou fantasmées.
Interviews de Patrick Bouchain, Coop Himmelb(l)au, Didier Fiuza Faustino, Frank Gehry, Rem Koolhaas, Lacaton & Vassal, Daniel Libeskind, Jean Nouvel, Rudy Ricciotti et Bernard Tschumi.
Par Didier Arnaudet, Chantal Béret, Charles-Arthur Boyer, Christophe Catsaros, Marie-Hélène Fabre, Alice Laguarda, Christophe Le Gac, Catherine Millet et Jean-Philippe Peynot.
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La photographie ; des histoires
Collectif
- Art Press
- Les Grands Entretiens
- 1 Septembre 2016
- 9782906705234
Plus théorique, ayant valeur d'introduction aux quatre autres livres, le premier volume esquisse des histoires possibles de la photographie. Des historiens mettent en lumière des notions essentielles : Clément Chéroux, conservateur pour la photographie au Centre Pompidou, revient sur la photographie "vernaculaire" (la photographie amateur ou utilitaire) et son influence sur la création artistique, tandis que l'universitaire Michel Poivert insiste sur la "théâtralité", qu'il estime refoulée par une histoire de la photographie qui a toujours privilégié le modèle de la peinture.
Aux historiens et critiques répondent les artistes. Les Canadiens Jeff Wall et Roy Arden échangent ainsi sur leurs admirations photographiques. Les préoccupations et les approches sont bien différentes de celles des historiens et des critiques. Elles sont parfois contradictoires, comme le montre une récente et polémique conversation entre Jan Dibbets, grande figure du photoconceptualisme, et Michel Poivert, à l'occasion de l'exposition la Boîte de Pandore au musée d'art moderne de la Ville de Paris.
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La photographie ; écritures subjectives
Collectif
- Art Press
- Les Grands Entretiens
- 1 Septembre 2016
- 9782906705241
Présents dans ce volume, William Klein et Robert Frank peuvent être crédités d'une rupture décisive : pour certains, ils ont, dans les années 1950, fait entrer la photographie dans sa phase contemporaine. Leur approche expressive a contribué à libérer la saisie du réel d'un souci de transparence et ouvert la voie à des auteurs singuliers dont certains sont réunis dans cet ouvrage : Raymond Depardon, dont la pratique est indissociable du reportage ; Arnaud Claass, au regard contemplatif et littéraire ; Ralph Gibson, trop méconnu, dont les compositions, aussi étranges que simples, traduisent une inquiétude ; enfin, Antoine d'Agata, qui envisage la photographie comme un "art martial".
En filigrane de ce volume - le Suisse Robert Frank s'étant installé aux Etats-Unis, l'Américain William Klein en France, les deux ayant aussi réalisé des films, tout comme Raymond Depardon et Antoine d'Agata -, les itinéraire des uns et des autres permettent de revenir sur les relations photographiques transatlantiques et de développer une réflexion sur les rapports entre photographie et cinéma.
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La photographie ; (post-)documentaires
Collectif
- Art Press
- Les Grands Entretiens
- 1 Septembre 2016
- 9782906705258
La photographie documentaire est une catégorie ambiguë située entre l'information et l'art, entre le reportage et une esthétique apparemment objective (clarté, frontalité, sérialité) héritée du fameux "style documentaire" de Walker Evans. Ce volume entend rendre compte de cette complexité. Il réunit des artistes issus de l'art conceptuel, comme Bernd et Hilla Becher, qui ont documenté de manière systématique les formes de l'industrie minière, ou de la photographie de presse, à l'instar de Luc Delahaye, qui a continué à suivre l'actualité mais dont les grands tableaux sont parfois qualifiés de post-documentaires.
Ces interviews soulignent aussi la dimension engagée du documentaire avec Allan Sekula, acteur du nouveau documentaire social américain dans les années 1980, ou Gilles Saussier, qui en appelle aujourd'hui à un documentaire "expérimental et performatif".
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La photographie ; l'image construite
Collectif
- Art Press
- Les Grands Entretiens
- 1 Septembre 2016
- 9782906705265
"Ce n'est pas du réalisme mais une fausse réalité, une réalité forgée de toutes pièces. " C'est ainsi que le photographe américain Andres Serrano définissait la photographie dans une interview de 1991 reprise dans ce volume consacré à l'image construite. Ce dernier réunit des pratiques qui s'apparentent à la performance, au tableau vivant ou à la mise en scène et qui ont pour point commun de créer une réalité devant et pour l'appareil photographique.
Que l'artifice soit évident (Gilbert & Georges) ou imperceptible (Philip-Lorca diCorcia), qu'elle figure des objets (le Piss Christ d'Andres Serrano), l'artiste (David Nebreda), un modèle (Bettina Rheims), ou l'artiste jouant un personnage (Cindy Sherman), l'image construite rapproche la photographie de la peinture, du théâtre et du cinéma. Elle entretient un rapport équivoque au réel et, tel un photogramme de film, suggère des récits.
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La photographie ; expérimentations
Collectif
- Art Press
- Les Grands Entretiens
- 1 Septembre 2016
- 9782906705272
Longtemps négligées, quoique consubstantielles à la photographie et à ses développements, les pratiques expérimentales bénéficient actuellement d'un regain d'intérêt. Ce volume réunit des artistes qui, d'une manière ou d'une autre, explorent le médium pour déborder ses frontières. Même si, par ses longs temps de pose et ses images d'images, Alain Fleischer fait de la photographie un art du mouvement et de la projection, il s'agit moins d'ouvrir la photographie aux autres arts que de repousser ses limites internes.
Dans cette tâche, la technologie numérique a joué un double rôle. Par réaction, elle a contribué au développement de travaux explorant les fondements de la photographie argentique, comme la chimie, et donnant lieu à des oeuvres abstraites. Mais les progrès qu'elle a entraînés ont aussi permis la création d'images impossibles à réaliser jusqu'alors. S'il est un artiste qui incarne cette ambivalence, c'est Wolfgang Tillmans qui ne cesse d'expérimenter le médium pour pouvoir créer "des images pour aujourd'hui".
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Tout récit, écrivait Georges Bataille, n'a de chance d'atteindre une " vision " que s'il naît d'une " épreuve suffocante, impossible ". Philippe Forest est un des écrivains dont l'oeuvre entière (romans et essais) est née d'une telle épreuve : avoir été le témoin d'un réel " impossible " que furent l'agonie et la mort de sa petite fille. Dire le scandale absolu de ce réel-là, telle est la contrainte qui l'a conduit à livrer - de l'Enfant éternel, son premier roman, à Crue, le dernier paru - non la vérité d'un Moi, dont il sait qu'il n'existe jamais que comme fiction, mais celle de la littérature, dont la fonction suprême a toujours été de dire le " désastre d'exister ". Philippe Forest échappe néanmoins à toute tentation nihiliste : confronté à l'énigme de l'existence du Mal, chacun de ses livres affirme la puissance de la vie, quand cette vie est vécue dans la conscience de la mort.
Par Jacques Henric, Anne-Gaëlle Saliot.
Préface de Tiphaine Samoyault.
" J'appelle roman tout texte - quelle que soit sa forme - qui répond à l'appel que le réel nous adresse " -
La critique américaine Tome 1 ; le modernisme
Collectif
- Art Press
- Les Grands Entretiens
- 12 Janvier 2017
- 9782906705302
Attentif aux avant-gardes américaines, artpress a beaucoup publié les auteurs qui les ont accompagnées. Il fallait bien deux volumes pour réunir les interviews de plusieurs générations d'entre eux. Ce volume 1 réunit ceux qui ont contribué à définir le modernisme.
À commencer par le plus célèbre, Clement Greenberg, dont l'approche formaliste a exercé une énorme influence dans les années 1950 et 1960. Le formalisme a été une école du regard que la génération suivante, celle de Rosalind Krauss et Michael Fried, a mis à profit avant de prendre ses distances. Rosalind Krauss pour s'intéresser notamment à la photographie, tandis que Michael Fried prenait en compte la place du spectateur.
Quant à William Rubin, longtemps directeur du département de peinture et de sculpture au Museum of Modern Art de New York, il a démontré les liens profonds que les modernes entretenaient avec le primitivisme.
Par Ann Hindry, Catherine Millet, Saul Ostrow.
Préface de Catherine Millet.
" Oui, il existe du bon art et du mauvais art, c'est là le point essentiel " (Clement Greenberg) -
La critique américaine Tome 2 ; après le modernisme
Collectif
- Art Press
- Les Grands Entretiens
- 12 Janvier 2017
- 9782906705319
Attentif aux avant-gardes américaines, artpress a beaucoup publié les auteurs qui les ont accompagnées. Ce volume est consacré à " l'après modernisme ".
Rosalind Krauss et Michael Fried, tous deux formés à la méthode de Clement Greenberg, ont évolué. La première a dégagé la notion d'index et elle a eu recours au concept de l'informe, forgé par Georges Bataille. Le second a transposé son étude de la place du spectateur dans le champ de la photographie.
On doit à Arthur Danto l'analyse la plus fouillée de l'oeuvre d'Andy Warhol, et à Leo Steinberg d'avoir abordé des thèmes en rupture avec le " puritanisme " du formalisme. Dave Hickey et sa prise en compte des formes culturelles les plus populaires, Fredric Jameson, l'un des premiers à avoir pensé " la logique culturelle du capitalisme tardif ", sont des références incontournables du postmodernisme.
Par Jean-Joseph Goux, Eleanor Heartney, Jacques Henric, Ann Hindry, Magali Nachtergael.
Préface de Catherine Millet.
" J'étais plutôt sceptique lorsque j'ai avancé pour la première fois l'idée de la fin de l'art. C'était si beau de vivre dans l'histoire ! " (Arthur Danto) -
Marcelin Pleynet est une des grandes figures de la poésie contemporaine, héritier de Rimbaud et de Lautréamont auxquels il a consacré des études. Depuis son premier recueil, paru en 1962, Provisoires Amants des nègres, il n'a eu de cesse d'englober dans la définition de son écriture non seulement la subjectivité et la métaphysique, mais aussi la biographie et l'histoire. Écriture ouverte aussi sur les images, puisque ses écrits sur l'art ont influencé toute une génération de peintres, notamment ceux du groupe Support-Surface qu'il soutint en critique engagé. Il a également beaucoup contribué à rétablir le dialogue entre l'art américain et l'art européen en le dégageant des rivalités nationalistes.
Secrétaire de rédaction de Tel Quel, revue phare des avant-gardes dans les années 1960 et 1970, il est aujourd'hui celui de l'Infini (Gallimard). Longtemps en charge de la chaire d'esthétique à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il a aussi accompagné artpress dès le premier numéro qui ouvrait sur sa relecture critique, toujours actuelle, du mythe Marcel Duchamp. -
Jean-Hubert Martin (né en 1944), historien de l'art et conservateur de musée international, a occupé différents postes - directeur de la Kunsthalle de Berne, directeur du Musée national d'art moderne / Centre Pompidou, directeur du Musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie, directeur général du Museum Kunstpalace à Düsseldorf, directeur de la programmation du Padiglione d'arte contemporanea de Milan - et conçu de nombreuses expositions en France et à l'étranger.
Dès le premier entretien donné à artpress en 1984, il affirme une position qu'il ne cessera de défendre : les musées doivent s'ouvrir aux cultures non occidentales et à des artistes non issus de l'espace américano-européen, point de vue qui le conduit à élaborer la magistrale exposition des Magiciens de la Terre en 1989, au Centre Pompidou et à la Grande Halle de la Villette à Paris. Ce qui, à cette époque, surprend, voire dérange le public et le corps de la profession, habitués à des classements issus de l'histoire de l'art généalogique et chronologique. De même, il intègre des cabinets de curiosités (sur le modèle des collections du 17e siècle) et l'art brut dans cette nécessaire ouverture. En 2000, la 5e biennale de Lyon l'invite. Ce sera Partage d'exotismes. L'occasion de redéfinir les termes, souvent mal compris, de primitivisme, relativisme, universalisme, et d'ouvrir des perspectives quant au renouvellement d'une pensée du visuel. Pourfendant une vision trop étroite d'une école unique d'histoire de l'art, qui ne s'intéresse qu'au jeu des influences, Une image peut en cacher une autre, au Grand Palais en 2009, met au jour les images que les artistes ont dissimulé dans leur oeuvre, consciemment ou non, leur conférant un sens double, équivoque, mais fondamental pour la compréhension de la pensée picturale.
Son attachement à faire bouger une conception trop figée de l'histoire de l'art de la seconde moitié du 20e siècle et du début du 21e a motivé bien d'autres expositions, telles que Carambolages, au Grand Palais en 2016, soit 185 oeuvres issues d'époques, de styles et de pays différents, où chaque oeuvre induit la suivante par une association d'idées ou de formes.