Enfin, racontée la fabuleuse histoire de la Nouvelle Photographie française dans la subversion des années 70 par ceux qui l'ont connue et vécue ! De 1972 à 1981, la photographie en France opéra un virage pour investir tout l'espace culturel, s'affranchir des ultimes réticences, révolutionner les pratiques artistiques, devenir une source d'études et d'inspiration permettant à une génération entière de s'exprimer en toute liberté. Avec de nombreux textes, témoignages, analyses de critiques, historiens et photographes et plus de 200 images subversives ou politiques de reportage, des portraits, des nus, et des expérimentations. Parmi lesquels Eddy Kuligowski, Bernard Descamps, Bruno Requillart, Claude Batho, Arnaud Claass, Bernard Plossu, Guy Le Querrec, Hervé Gloaguen, Bernard Faucon, Denis Roche, Agnès Varda, Gilles Peress, Michel Dieuzaide, Raymond Depardon, André Laude., Jean-Claude Lemagny.... En accompagnement de l'exposition au Pavillon des Arts à Montpellier en octobre 2022

En 1978, à l'âge de 45 ans, à un instant de la vie où il est souvent question de faire le point, Jeanloup Sieff, photographe célèbre, réputé pour ses nus, ses images de mode et ses portraits de célébrités sortait un livre mythique rapidement épuisé et que nous avions réédité en 2011. La terre craquelée, les ondes dessinées par le vent, les dunes inviolées, les ciels lourds, révélés par des noirs intenses et des cadrages sobres, volontairement en retrait, forment un ensemble étrange à la limite du fantastique.
La Vallée de la Mort relate ce voyage qu'il réalisa en camping-car avec sa femme Barbara dans une nouvelle version commentée et actualisée afin de situer cet ouvrage dans son contexte que le recul a rendu possible.
CAMPAGNE OCTOBRE ROSE
À l´occasion de la grande exposition Amazonia qui se tiendra du 7 avril au 22 aout 2021 à la Philharmonique de Paris et à la galerie Polka en avril de la même année, nous vous annonçons la nouvelle édition du premier livre de Sebastião Salgado. Livre mythique, Autres Amériques publié en 1986 aux éditions Contrejour puis en 2015 est épuisé depuis plusieurs années. Cet ensemble de photographies, fruit de nombreux voyages entre 1977 et 1984 revisitait l´Amérique Latine en évoquant la persistance des cultures paysannes et indiennes. La force de conviction des photographies en noir et blanc, leur puissance formelle, la maquette de Lélia Wanick Salgado présentant la plupart des images en doubles pages participèrent au succès de ce livre qui reçut le Prix du Premier Livre Photo en 1986. Par son oeuvre monumentale en noir et blanc sur des projets pensés sur le long terme, par la puissance esthétique de ses photographies, son engagement auprès des populations opprimées et son combat en faveur de la planète, Sebastião Salgado est aujourd'hui le maître incontesté du reportage dans la tradition humaniste.
C'est avec un Lubitel, moyen format bon marché, léger, rétro et sympathique que Patrick Taberna travaille dans le style assumé de la photo de vacances. Une habitude du voyage léger et hors des sentiers battus, prise avec Sylvie dès leur vie d'étudiants, s'est prolongée après la naissance des enfants, embarqués dans des périples ouverts à l'imprévu, peu préparés, sinon par la lecture des écrivains voyageurs comme Nicolas Bouvier vers Ceylan puis la Suisse une destination proche, familiale et tranquille, mais très inspirante, à l'égal d'un autre pays de montagne : le Pays Basque et le village familial de Musculdy. La naissance des enfants, Clément et Héloïse, a considérablement élargi la perspective et le sujet de ses voyages photographiques de Patrick. Ils se sont enrichis avec la découverte sensorielle du monde, le règne éphémère des jouets, l'apparition du temps, les mains qui caressent les fleurs et la terre. Ensuite l'adolescence, juste évoquée, comme un couperet, tandis que Patrick et Sylvie s'avancent vers la « fleur de l'âge ». C'est ainsi le déroulement de ces vies partagées qui se lit peu à peu dans la suite des photographies accumulées au fil des ans. Une suite musicale, poétique plus que documentaire, même si les images portent cette évidence de l'instant vécu qui est la magie de la photographie. Didier Brousse Patrick Taberna né en 1964 à St Jean de Luz, vit et travaille à Paris. Représenté par la Galerie Camera Obscura, son travail est régulièrement exposé en France et à l'étranger, notamment au Japon. Ses photographies ont été publiées dans plusieurs ouvrages dont À contretemps, Du Portugal, frôlement, puis Au fil des jours et Le goût des mandarines en 2012. Il participe également à de nombreux festivals comme la Biennale de la photographie à Moscou ou à Pozna et dernièrement au Festival du Regard à Cergy-Pontoise. Il est mention Fnac en 2000, lauréat Fnac Paris en 2001 et lauréat 2004 de la fondation HSBC pour la photographie. Didier Brousse est le directeur de la galerie Camera Obscura depuis 1993 située dans le 14e arrondissement de Paris, l'une des galeries d'art les plus en vue dans la capitale. Albin de la Simone, né en 1970 est auteur-compositeur-interprète ainsi que musicien et dessinateur nommé deux fois aux Victoires de la musique. Une exposition Nos vies partagées se tiendra à Paris, à la galerie Camera Obscura en novembre 2022.
Le premier roman graphique sur Tina Modotti, la grande photographe du siècle dernier, artiste, révolutionnaire, figure emblématique de la femme libre, amante et modèle du photographe américain Edward Weston.
Ce bel ouvrage est une nouvelle proposition artistique concentrée sur « Les années mexicaines » : le récit des circonstances et événements de cette période (1923-1930) où se sont forgés les axes forts de sa vie.
Elle a 27 ans lorsqu'elle arrive au Mexique accompagnée d'Edward Weston, photographe déjà célèbre, qui lui enseigne son art car elle veut devenir photographe. Mexico, en pleine période post-révolutionnaire, connaît alors un formidable bouillonnement culturel célébrant la culture populaire portée par les peintres muralistes comme Diego Rivera. Artistes et intellectuels venus du monde entier se retrouvent au coeur de ce mouvement marqué aussi par une aspiration à la liberté des moeurs. Côté professionnel, Tina acquiert très vite une renommée, participe à des expositions, ses photographies sont publiées dans les magazines. Elle approfondit son approche réaliste avec sa touche personnelle plus humaniste et symbolique avec un parti pris militant et en s'éloignant du formalisme pur cher à Weston. Leurs idées divergent et il rentre aux états-Unis. Mais en quoi ce livre se différencie-t-il des autres biographies ?
C'est d'abord un récit à deux voix, où deux femmes inspirées par la vie de Tina Modotti racontent cette période emblématique. Marie-Claude Chauveau avec un texte incluant le récit des événements mais surtout des carnets intimes et de nombreux dialogues imaginés, des citations de lettres réelles ou d'articles de journaux évoquent le foisonnement culturel de l'époque concernée. Marie Ciosi ne se contente pas d'illustrer les scènes du récit. Ses illustrations approfondissent et nous en disent plus sur l'ambiance survoltée de cette histoire et de la culture indienne. En noir et blanc ou en couleur. Crayons, peinture, encres, tout concourt à rendre la richesse des images, qu'il s'agisse de dessiner des photographies signées Tina Modotti ou Edward Weston, les fresques des muralistes ou des scènes inspirées de la vie mexicaine.
De l'aube au crépuscule, par tous les temps et au fil des saisons, au détour d'un chemin, d'un ruisseau, à travers la lumière des pins ou des fougères, Bertrand Bouët-Willaumez a réalisé de nombreuses photographies en couleurs avec une approche impressionniste. Robert Delpire écrivit à son sujet : « Doisneau avait ses voisins de palier (comme modèles), Bertrand Bouët-Willaumez a ses arbres ».
En 1974, le photographe toulousain Jean Dieuzaide publia à compte d'auteur Mon aventure avec le Brai imprimé chez Pierre Miraval à Saint-Pons de Thomières. Tiré à mille exemplaires, d'une qualité d'impression exceptionnelle, cet ouvrage ouvrit la voie aux livres d'auteurs qui participèrent à transformer la photographie française dans la seconde partie des années soixante-dix. Il s'agit d'une aventure intérieure et photographique unique, sorte de transe qui s'était emparée d'un homme en prise avec ses démons, ses pulsions sexuelles ou macabres révélés par une esthétique et un sens de la lumière affirmés. Cette nouvelle édition reprend les images originales et les textes de l'époque, quelques illustrations supplémentaires et une note de l'éditeur.
« Mon idée n'était pas de photographier le amenco, mais de photographier amenco, jouer de la photographie comme on joue de la musique à travers un duo Leica-guitare ». Cette chance fut offerte à Olivier Deck qui rencontra Rafael Riqueni lors du Festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan en 2021. Riqueni a vécu mille vies. C'est l'homme des superlatifs... Considéré comme le plus grand guitariste amenco actuel en Espagne, il est l'un des compositeurs majeurs de l'histoire de la musique espagnole et l'un des plus grands guitaristes vivants, tous styles confondus On le met sur le rang d'un Isaac Albéniz. La bienveillance du Maestro, sa douceur d'être, la con ance établie par son enthousiasme envers les images du photographe découvertes dans le livre Un peu plus que la vie (Ed. Contrejour) rent naitre une amitié complice. Le photographe, qui est aussi écrivain, proposa au musicien ce projet de « portrait sensible », images et textes, évoquant les moments simples et intimes de la vie
On connaissait de Franco Fontana, ses paysages lesquels il fit oeuvre d´une composition ample et coloriste où l´épure graphique fait loi et dont le livre Skyline apparut en 1978 comme un aboutissement. Le sujet des métropoles américaines accompagnées de leur inévitable tumulte urbain semblait a priori aller à l´encontre de la cohérence de son oeuvre antérieure à la belle ligne et aux aplats chromatiques soignés. Qu´allait-il donc quérir dans les grandes métropoles américaines lors de ses différents voyages étalés de 1985 à 2001 ? Alors que ses compositions habituelles sont d´un classicisme régulier, lisible et articulé, ses images américaines sont indéniablement empreintes d´italianité. avec le goût pour l´harmonie et l´équilibre géométrique des pères de la Renaissance. Les bandes colorées des paysages d´autrefois deviennent ici des plans étagés. Le choix du plan d´ensemble fait des personnages des silhouettes esquissées plus que des individualités
Ghirri affirma plusieurs fois que « la photographie était d'abord une façon de penser la photographie » mais il ne cessa en fait de « penser par images ». Son travail par séries et séquences, ses livres conçus comme un enchainement poétique laissent toujours la place à l'émotion, Géomètre, artiste conceptuel, photographe, théoricien, éditeur, organisateur d'expositions, il transforma et fit connaitre la photographie italienne dans son pays et à l'étranger. Il fut l'ami de nombreux intellectuels, architectes, historiens, musiciens et penseurs qui vivaient près de chez lui à Modène où régnait une intense activité artistique.
Claude Nori, son ami depuis 1973 jusqu'à sa disparition en 1992, a publié tous ses livres en France. Il dresse ici un portrait vivant, intime, libre et très émouvant de ce grand photographe à travers leurs voyages, leurs virées sur les petites routes de la plaine du Pô, leurs échanges sur la technique et les tirages, leurs discussions sur le cinéma néoréaliste, les grands courants et les ouvrages qui marquèrent la photographie. Composé en chapitres qui sont autant de petites anecdotes de moments partagés, le livre restitue l'ambiance de ces années de rupture et de renouveau permettant de comprendre la pensée et l'oeuvre de Ghirri : la conception du livre Kodachrome, la visite de l'atelier Morandi, Versailles, le colloque à la Sorbonne en 1985, Bob Dylan, Lucio Dalla, Walker Evans...
Ce portrait à l'opposé de tous les poncifs théoriques révèle un Luigi Ghirri, drôle, émouvant qui semblait avoir trouvé « un équilibre extraordinaire entre le mal-être de l'existence et le bien-être du regard ».
La côte du songe de Mélinde à Zanzibar.
Du Cap de Ras Kamboni au sud de la Somalie jusqu'au Mozambique en longeant le Kenya et la Tanzanie s'étirent, en un léger golfe saupoudré d'îles au sud par les Comores et refermé par la paume ouverte de Madagascar, les côtes swahilies... On y commerce depuis la nuit des temps, avec l'Inde, la Péninsule arabique ou Madagascar.
Toutes sortes de marchandises, de la canne à sucre, du mil, du clou de girofle, de l'ivoire. Des cornes de rhinocéros. De l'indigo. Des carapaces de tortues. Des esclaves païens, capturés loin à l'intérieur des terres et que les musulmans de la côte méprisent. Les images de Gilles Nicolet suivent au plus près, pas après pas, la forme de la côte. On y croise, pêle-mêle, des hommes, des femmes, des enfants, des bateaux, des poissons, des araignées.
On a l'impression que le photographe n'a qu'à regarder autour de lui pour que l'objectif capture un moment de beauté. Les photographies fouillent le temps, et le spectateur ne peut s'empêcher de se demander s'il est face à des souvenirs lointains ou à des clichés d'aujourd'hui tant la beauté de ces scènes et de ces personnages est au-delà du présent.
Extrait de la préface de Mathias Enard, prix Goncourt 2015.
Depuis 1921 le Maroc a toujours été un territoire privilégié pour les photographes. Leurs approches en tous points différentes donnèrent une vision nouvelle d'un Maroc rêvé, fantasmé ou en proie aux réalités sociales et identitaires.
Avec ce livre, Maroc, un temps suspendu, la photographe FLORE poursuit sa quête autobiographique, un temps du souvenir qui l'avait déjà portée vers l'Indochine où vécurent ses grands-parents dans son livre Lointains Souvenirs (Ed. Contrejour) autour de l'enfance de Marguerite Duras.
Après l'Egypte dans sa série « Sabah el Nour », l'artiste évoque ici une une nouvelle fois les souvenirs d'une enfance vagabonde, les émerveillements liés à la découverte du Maroc lors d'un « road trip », longue traversée du pays, mère-filles en solitaire dans les années 70.
La couleur douce-amère des images nous chuchote que le temps nous échappe, que les souvenirs s'estompent et que meurent ceux que nous aimons.
Petite fille spirituelle de Gabriel Veyre et d'Eugène Delacroix, dans un Maroc éternel, FLORE mêle encore une fois une esthétique post classique grâce à une technique qui emprunte au passé une patine pigmentaire, à une approche et des cadrages très actuels. Seules, parfois des photographies restent pour nous rappeler la poésie des jours heureux.
De courts extraits de textes de Colette, Anaïs Nin, Edith Wharton, Nicole de Pontcharra et Nedjma, répondent librement aux images et sont autant d'offrandes qui amplifient le regard et donnent à ce livre son originalité.
Les éditions Contrejour avaient publié en 1988 la première monographie importante de Mario Giacomelli, ce grand maître italien dont les photographies noir et blancs disaient l'essentiel à travers un territoire visuel personnel d'une force inouie. Aujourd'hui, avec la participation de sa nièce Katiuscia Biondi, ce nouveau livre avec une proposition visuelle audacieuse propose une relecture faisant apparaitre l'indivisiblité de son oeuvre dans laquelle des constances symboliques, graphiques, autobiographiques et sentimentales lient entre elles les images dans une dimension où passé et présent se métamorphosent. L'ouvragre tel un road-movie déroule les photographies en doubles pages dans un flux ininterrompu mixant les diverses séries entre elles, celles connues avec d'autres inédites. Reportages, paysages, portraits ou autoportraits se superposent jusqu'à l'abstraction en faisant apparaitre la vision d'un artiste, d'un poète toujours actuel en relation avec le monde dont la photographie constituait le film d'une vie entière.
Les images de la Sicile du grand photographe italien Franco Zecchin qui fit partie de l´agence Magnum sont enfin réunies dans ce superbe album et traversent les années 1970/1990 pour nous projeter ailleurs, vers d´autres contextes, européens et méditerranéens témoignant de ces connexions et de leurs conséquences. Franco a couvert les crimes de la mafia, fléau alors toléré par les autorités publiques et supporté des populations civiles. "Au début, je n´ai pas choisi de travailler sur la mafia. J´aimais beaucoup Palerme, son climat. Mais faire du journalisme dans cette ville impliquait de s´occuper de la mafia. Ce que j´ai fait, au noir, pour le quotidien d´opposition de gauche L´Aurora. J´ai appartenu à la première association anti-mafia de Palerme. La topographie de la ville était très marquée par les assassinats : on ne se donnait pas rendez-vous entre telle et telle rue mais là où Falcone s´est fait tuer."
Aux alentours immédiats du centre ville de Rennes, la photographe Juliette Agnel a été confrontée à une végétation exubérante qu´elle a explorée et réinventée la nuit pendant le confinement. Grâce à des pauses longues les éléments obscurs prirent une nouvelle forme. Son regard sur cette zone entre ville et nature presque sauvage n´est-il pas le même que celui que l´on porte lorsque l´on scrute un visage en prenant le temps de tout observer comme un vaste territoire, avec ses plis, ses rebonds, son intériorité ? La romancière Émilie Houssa s´est glissée dans les photographies de Juliette Agnel, véritables supports de fiction, pour y narrer à travers une nouvelle fantastique la déambulation de son personnage Yves, collectionneur de nuages la nuit à la recherche de son passé. «Yves arpente ces pays imaginaires en cherchant à ancrer les nuages sous les cailloux pour donner aux étoiles le poids de la terre ».
Claude Nori se souvient de ses premiers pas dans la photographie et la géographie des sentiments. À chaque page renaît l'atmosphère de la fi n des années soixante, à Toulouse. Au cours de ce long été 69, Claude Nori rencontre des fi lles qui se déshabillent avec plaisir quand il les photographie. Tomber amoureux l'aide à affi ner son regard. S'enchaînent bien vite les mises en scène, les happenings, les poses de nu dans la nature et les délires visuels qu'il imagine avec des complices. Ces joyeux desperados de l'objectif passeront des nuits blanches à percer les mystères de la chambre noire.. Aux terrasses des cafés ou dans des caves bruyantes saturées de musique rock, la jeunesse affi che sa sensibilité à fl eur de peau et son mépris des conventions. Gauchistes, artistes, libertaires, fi ls à papa, jolies hippies, tous se cherchent et désirent vivre autrement que leurs aînés. Quand viennent les beaux jours, ils se demandent bien où passer leurs vacances. Certains prendront le bateau pour Ibiza ou Brighton, d'autres prendront la route de Biarritz ou de Narbonne plage. Quand arrivera l'automne, quelques-uns choisiront Paris comme destination d'une passion artistique.
David Seymour dit Chim fut avec Henri Cartier-Bresson et Robert Capa l'un des fondateurs de la prestigieuse agence Magnum en 1947. Conçu en deux parties distinctes et imprimées sur des papiers différents, ce livre est la première monographie et biographie consacrée à ce photojournaliste hors du commun.
David Seymour était un intellectuel exilé, connu pour son engagement politique à gauche durant les débuts du Front Populaire puis la Guerre d'Espagne où il s'engagea pour les Républicains aux côtés de Robert Capa, Gerda Taro et de nombreux correspondants européens et espagnols. Il publia ses images dans les grands magazines de l'époque comme Regards, Life ou Vu en portant son attention sur les plus vulnérables.
Lointains souvenirs : Né d'un lent voyage qui l'a menée de Saïgon à Sadec, des rives du Mékong aux rizières du sud de la Cochinchine, ce livre de la photographe FLORE est une variation autour de la jeunesse indochinoise de Marguerite Duras.
On ne pouvait trouver meilleure « interprète » aux mythologies de l'écrivaine car l'artiste photographe puise dans sa propre histoire familiale sa connaissance intime des lieux et des écrits.
De courts extraits de textes de Marguerite Duras forment un contrepoint aux photographies en noir et blanc teintées de FLORE, enrichi d'une préface de Laure Adler, historienne et écrivaine, spécialiste de Duras.
Trois voix de femmes, singulières, se font écho, passionnément.
« Un peu plus que la vie » est une méditation photopoétique sur l'enfance et le paysage. La matière première est ici et maintenant : la forêt des Landes, au seuil de ma maison. Mes deux fils que je vois grandir et qui chaque jour me renvoient à ma propre enfance dans ce sud-ouest de la France où je suis né, où j'ai toujours vécu. Une enfance liée aux saisons, aux nuages, aux arbres, aux ruisseaux, portée par la force primordiale qui irrigue les êtres et les choses. » Olivier Deck.
Ce livre de photographies est complété par une nouvelle originale de l'auteur sous le titre Icare à l'envers.
Pour la première fois, ce roman à suspens vient dévoiler l'aventure palpitante de Jacques Louis Mandé Daguerre, au moment où il met au point le procédé de la daguerréotypie qui le fi t considérer comme l'un des inventeurs de la photographie.
Il y a une énigme dans l'épreuve qu'il offrit au Louvre, et il reviendra à Samuel Morse, l'inventeur du télégraphe électromagnétique, de décrypter le symbolisme alchimique caché dans le mystère du procédé. Artiste, décorateur, mondain, fantasque, ésotérique, Daguerre fi t courir le tout Paris dans son fameux Diorama sur les grands boulevards, un spectacle en trompe l'oeil de toiles translucides peintes à partir de la chambre noire et animées par des effets d'éclairages.
La narratrice restitue l'effervescence si particulière du début du XIXe siècle dominé par le profane et le sacré, les grandes découvertes scientifi ques dont la photographie fut l'aboutissement majeur afi n de diffuser, de multiplier et mettre en circulation les idées qui se propageaient à vive allure.
De Paris à Thiers, jusqu'à Bry-sur-Marne, à travers une foule de personnages, le roman met en scène les intrigues complexes qui aboutirent à la divulgation de la daguerréotypie, le confl it de l'homme moderne entre le transitoire et l'éternel, les disputes et les aventures existentielles, les amitiés et les amours de celui qui désirait devenir à tous prix le maître du temps.
Subordonnées à un monde masculin, victimes de leur condition ou de l'époque, mais aussi en proie à leurs propres tourments, nombres d'héroïnes de la littérature ne peuvent influer sur le cours de leur existence, tandis que d'autres tentent de le faire, les plus courageuses au mépris d'éventuelles conséquences désastreuses.
Anne Khun s'est penchée sur des héroïnes maltraitées, sur celles qui se sont fourvoyées, sur les génies oubliés. Elle a été jusqu'à explorer la pénombre, là où l'on perd tout repère, là où la vie n'a plus de sens, pour savoir s'il est toujours possible de trouver l'espoir d'avancer.
En deux photos juxtaposées, elle a dépeint ces héroïnes entre fiction et allégorie, associant leur histoire à un contexte plus contemporain. Elle les a d'abord mises en scène telles qu'elle les imaginait à la lecture du roman, avant de modifier leur destinée pour s'interroger sur la liberté des femmes, et la sienne par la même occasion.
De superbes photographies en couleurs réunies pour la première fois mettant en avant l'imagination débordante de cette photographe qui met son corps en scène dans des situations surprenantes, oniriques, drôles ou érotiques. La photographie est pour Elene Usdin une façon de mettre en images les fantasmes qui la hantent, ses rêves éveillés et ses réfl exions profondes n'hésitant pas à tomber à la renverse, traitant son corps dénudé ou travesti comme celui d'une danseuse désarticulée. Le déguisement et les accessoires sont intimement liés à son questionnement sur le paraître, une sorte de recherche d'identité jubilatoire.