Calmann-Lévy
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Négligences : Une économie de l'inattention
Maya Bacache-Beauvallet, Françoise Benhamou
- Calmann-Lévy
- Liberté De L'Esprit
- 15 Octobre 2025
- 9782702193112
On a tort de négliger la négligence, car elle est partout.
Elle est devenue un phénomène économique majeur avec le développement des plateformes numériques par lesquelles nous accédons à toutes sortes de biens et de services. Ainsi laissons-nous courir notre abonnement à tel service de diffusion de séries que nous ne regardons plus ; nous oublions de résilier l'assurance de cet appareil ménager qui a cessé de fonctionner ; nous délaissons, après quelques semaines, la salle de sport à laquelle nous nous sommes abonnés pour l'année.
Dans quelles limites raisonnables pouvons-nous contenir notre propre négligence et comment ? Jusqu'où la puissance publique peut-elle nous y aider ?
Avec Négligences, Maya Bacache-Beauvallet et Françoise Benhamou décryptent le fonctionnement de cette économie de l'inattention. Elles montrent comment chaque individu, au lieu d'évaluer rationnellement les coûts et les avantages de ses décisions, privilégie ses intérêts à court terme au détriment de son bien-être futur. Les auteures pointent les menaces que fait peser la négligence sur notre environnement, voire sur notre vie démocratique. Mais la négligence n'est pas toujours un poison lent. Elle peut être aussi ce degré de liberté, de folie parfois, qui permet, par un pas de côté, de découvrir des voies nouvelles, des chemins de traverse. -
Peu d?idées sont autant galvaudées aujourd?hui que celle de « réalité ». Hommes politiques, chefs d?entreprise, mais aussi économistes et romanciers s?en réclament : seul le réalisme semble recevable, et il suffit à tout justifier. La réalité constitue désormais, dans notre mentalité collective, la valeur étalon. Elle est le nouveau dieu que nous vénérons ; le dernier qui reste en magasin, peut-être.Mona Chollet, épingle l'usage pernicieux de cette notion dans tous les types de discours et démontre pourquoi l?injonction réaliste relève de l?imposture. À une époque où les relations essentielles à notre équilibre ? la relation à l?environnement, la relation à l?autre ? se vivent sur un mode chaotique, il est temps de se poser quelques questions... Un texte mordant et salutaire, qui non seulement déconstruit l'idéologie implicite de certains "réalistes", mais ouvre aussi joyeusement un chemin de traverse : il rappelle les bienfaits de l'imagination et du rêve, non pas pour "fuir la réalité", mais au contraire pour se donner une chance de l'habiter pleinement.
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Les paradoxes de l'intégration : L'Europe et les Juifs
Bruno Karsenti
- Calmann-Lévy
- Diaspora
- 10 Septembre 2025
- 9782702190524
Comment les minorités peuvent-elles s'intégrer aux nations européennes ? Comment renouer avec le projet émancipateur de l'Europe moderne, qui apparaît plus que jamais en crise ? Pour répondre à ces interrogations, Bruno Karsenti adopte le prisme de la question juive : question qui se pose à propos de cette minorité que sont les juifs, question qu'ils se posent à eux-mêmes au fil de leur intégration. Il retrace l'essor et le déclin des centres que les juifs ont constitués tout au long de leur histoire moderne, entre assimilation et émancipation, discrimination et persécution. Cette trajectoire heurtée part de l'expulsion des juifs d'Espagne en 1492, s'instaure comme question juive dans l'Allemagne du xixe siècle, manque de disparaître avec l'anéantissement du monde juif à l'Est et se transforme avec la persistance d'un centre juif en France.
Nourri par des travaux d'histoire et de sociologie, ce livre de philosophie politique éclaire le rapport complexe des juifs de la diaspora à leur identité, aux nations dont ils sont devenus les citoyens et, depuis 1948, à l'État d'Israël. En restituant ce cadre, Bruno Karsenti met au jour les paradoxes qui traversent tous les processus d'intégration, depuis la Shoah, les décolonisations et le 7-Octobre. Ce diagnostic s'accompagne d'un engagement : comprendre l'antisémitisme et le racisme, interroger le sionisme et le modèle républicain, c'est rouvrir le champ d'une critique politique fidèle à l'idéal d'émancipation - et donc à la promesse européenne. -
Quoi de plus naturel que nos façons de vivre, que l'on considère la table, l'hygiène, la manière de se mettre au lit ou de se moucher ? Mais l'observation d'autres civilisations montre que notre comportement quotidien est le résultat d'un long processus d'apprentissage, suivi et perfectionné par les générations successives. Norbert Elias, en s'appuyant sur des sources aussi savoureuses que déroutantes, démontre que nos habitudes, nos moeurs peuvent être datées et appréciées sur une « échelle de civilisation ».
Du Moyen Age à nos jours, l'auteur décrit le polissage des différents groupes sociaux, le passage progressif d'une société hiérarchisée et cloisonnée à une société intégrée.
Repartant des notions de politesse et de civilité formées en France au sein de l'aristocratie de cour, Norbert Elias dénonce toute conception de la civilisation occidentale qui présenterait celle-ci comme l'expression de talents considérés comme supérieurs à ceux des autres.
La civilisation est un processus. Or, une phase essentielle de ce processus est achevée « à l'instant où la prise de conscience de la civilisation, où le sentiment de la supériorité de leur propre comportement et sa concrétisation au niveau de la science, de la technique et des arts commencent à gagner les nations de l'Occident ».
La Civilisation des moeurs est le livre qui peut nous permettre de penser un au-delà de cette phase d'achèvement, à partir de la thèse paradoxale que l'évolution des moeurs est l'invariant des sociétés occidentales modernes. -
L'Humanité face à l'IA : Le combat du siècle
Carlo D'Asaro Biondo, Francis Morel
- Calmann-Lévy
- 5 Février 2025
- 9782702191767
Leur première rencontre, en 2010, n'a duré que quelques minutes. Le temps pour Francis Morel, alors patron de presse, de claquer la porte d'une réunion avec Google, représenté par son directeur pour l'Europe, Carlo d'Asaro Biondo.
Contre toute attente, un dialogue fécond s'est ensuite tissé entre eux sur Internet et la déferlante de l'intelligence artificielle.
Ce livre en est le résultat.
Incarnant ainsi les deux côtés de la force, ils rassemblent ici leur vision d'acteurs de cette révolution numérique, depuis ses débuts jusqu'à l'irruption de l'IA. Méconnue il y a encore deux ans, l'IA est désormais de toutes les conversations. Demain, ses usages nous concerneront tous. Les auteurs nous donnent, non sans humour, les outils pour imaginer comment nous allons évoluer en tant qu'individus et en tant qu'espèce. C'est vital : comprendre nous permettra d'agir plutôt que de subir.
Le développement de l'IA ne doit rien au hasard. Pour en saisir les ressorts, cet essai riche et percutant nous invite à analyser les logiques qui sont à l'oeuvre depuis plus de cinquante ans dans la Silicon Valley et interroge à travers des anecdotes vécues les visions et les méthodes des acteurs du numérique aujourd'hui. -
La liberté cherchant son peuple : Libéralisme populaire contre tentation populiste
Monique Canto-Sperber
- Calmann-Lévy
- Liberté De L'Esprit
- 19 Mars 2025
- 9782702166482
Apporter la liberté dans la vie des gens les plus pauvres, n'est-ce pas l'un des premiers défis d'une politique libérale ? Ce livre défend un libéralisme populaire mais non populiste, sans démagogie ni homogénéisation factice de la société. Il propose une orientation politique fidèle aux principes fondateurs du libéralisme : le souci des règles, la séparation des pouvoirs, la rationalité commune et l'intégrité personnelle.
Défendre la libre initiative économique, encourager la concurrence et refuser les monopoles ne conduit aucunement à la dérégulation des marchés et au mépris de l'État. Contre l'envahissement de la vie privée par les injonctions des conformismes en vogue, les contraintes administratives excessives et la transformation des individus en somnambules sous surveillance et programmables, la liberté libérale reste la meilleure boussole : laissez-moi libre !
La paupérisation des classes moyennes, le sentiment de dépossession et un progressisme dogmatique nourrissent aujourd'hui le ressentiment d'une partie de la population. Pour y remédier, ce livre montre comment il est possible de redonner une capacité de choisir à ceux qui en ont le moins, pour l'âge de départ en retraite, un meilleur salaire, l'acquisition d'une formation ou les moyens de la transition écologique : un chemin vers la responsabilité de soi et l'accomplissement collectif. -
Après La Société de cour et La Civilisation des moeurs, La Dynamique de l'Occident vient couronner l'oeuvre de Norbert Elias, Le Processus de civilisation.
L'auteur s'attache ici à démonter les mécanismes qui ont conduit les Européens, sous l'influence déterminante de la France, à exercer un contrôle croissant sur leurs pulsions.
La démonstration de Norbert Elias se développe sur deux voies parallèles. La première suit le mouvement séculaire qui a mené de la dispersion féodale à la concentration étatique contemporaine, en passant par le stade ; crucial selon l'auteur ; de la monarchie absolue. La seconde suit le conflit politique déterminé par les tensions qui opposent et rassemblent les groupes sociaux, que ce soit dans la concurrence au sein des élites ou dans l'antagonisme entre élite et peuple. Ces tensions, jointes à la multiplication des contacts sociaux, contraignent les individus à aiguiser leur perception de l'environnement politique et social, à éviter toute manifestation intempestive de leurs pulsions.
Norbert Elias analyse donc le passage d'une société traditionnelle (soumise à une loi hétéronome) à une société complexe où la monopolisation, par l'Etat, de la violence engage un mouvement d'autonomisation des normes, de prise en charge des individus par eux-mêmes. Jusqu'à la réalisation de cette autonomie, jusqu'à ce que l'individu se donne lui-même sa propre loi, les hommes « sont, dans la meilleure des hypothèses, engagés dans le processus de la civilisation. Jusque-là, force leur sera de répéter encore souvent : - La civilisation n'est pas encore achevée. Elle est en train de se faire. » Norbert Elias (1897-1990) a fait des études de médecine, de psychologie et de philosophie dans différentes universités allemandes. Il a été l'élève de Rickert, Husserl et Jaspers. Obligé de fuir l'Allemagne en 1933, il s'est réfugié en France avant de s'installer définitivement en Grande-Bretagne. Le Processus de civilisation, dont La Dynamique de l'Occident est le dernier volet, est l'ouvrage majeur de Norbert Elias. -
Juifs d'Argentine : Une histoire de justice
Sébastien Tank-Storper
- Calmann-Lévy
- Diaspora
- 23 Avril 2025
- 9782702189627
Le 18 juillet 1994, un attentat meurtrier frappe l'Amia, la principale institution juive d'Argentine. Commence alors un combat sans fin pour la vérité, la mémoire et la justice. À la lumière de l'attentat le plus sanglant du pays, Sébastien Tank-Storper retrace l'histoire de ces juifs argentins qui, avec plus de 250 000 personnes, constituent la première communauté d'Amérique latine et la sixième dans le monde.
Des vagues d'immigration européennes à l'élection de Javier Milei, on découvre comment le pogrom de la Semaine tragique, le péronisme, la dictature et l'attentat de 1994 ont façonné la présence juive dans la société argentine.
Cet attentat a durablement marqué la ville de Buenos Aires, à travers les monuments du souvenir, les dispositifs de sécurité et les manifestations qu'il a suscité. Très vite, l'attaque terroriste s'est en effet muée en affaire d'État pleine de rebondissements, entre dissimulations et espionnage, accusations portées contre l'Iran, mise en cause du président Menem et mort mystérieuse du procureur chargé de l'affaire.
L'attentat est ainsi devenu le lieu où se mêlent mémoire juive et politique nationale.
Cette enquête s'avère indispensable pour comprendre l'histoire politique de l'Argentine et ce que le terrorisme et l'antisémitisme font aux sociétés contemporaines. Elle porte aussi un regard singulier sur la figure de Javier Milei, qui ne cesse de se référer au judaïsme et déclare vouloir s'y convertir. C'est que l'affaire Amia, dans ses multiples répercutions, conduit à reposer une question épineuse : en diaspora, comment agir politiquement en tant que juif ? -
Par le bout du nez : Une histoire intime des odeurs
Sarah Bouasse
- Calmann-Lévy
- 2 Mai 2024
- 9782702191620
L'odorat est souvent perçu comme un sens mineur, qui nous ramène à une animalité oubliée.
Pourtant les odeurs sont partout, tout le temps.
Depuis notre naissance et même un peu avant, nous sentons chaque fois que nous respirons, plus de 20 000 fois par jour. Quoique largement inconscient, ce phénomène impacte toutes les strates de notre existence. Sentiment d'identité, mémoire, émotions, alimentation, sexualité, rapport à l'autre et à l'ensemble du Vivant : notre nez se mêle de tout.
Fascinée depuis toujours par cette dimension secrète et silencieuse du monde, Sarah Bouasse explore la diversité de ses enjeux dans nos vies en croisant son expérience personnelle avec son parcours de journaliste dans l'univers des odeurs, au contact de parfumeurs et de scientifiques de tous bords. Dévoilant la richesse insoupçonnée de ce qui se joue au milieu de nos figures, elle nous invite à lever le nez pour redonner à l'odorat sa juste place dans notre expérience du monde.
À la fois émouvant et instructif, ce livre intime à la portée universelle éclaire la part de l'invisible dans nos vies à tous. -
Un jour, j'ai dit : « Ils sont des milliers à dormir dehors. Quelqu'un pourrait habiter chez nous, peut-être ? » Et Fabrice a dit : « Oui, il faudra juste acheter un lit. » Et notre fils Marius a dit : « Faudra apprendre sa langue avant qu'il arrive. » Et son petit frère Noé a ajouté : « Faudra surtout lui apprendre à joueraux cartes, parce qu'on adore jouer aux cartes, nous ! » Pendant neuf mois, Émilie, Fabrice et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre à l'âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace la formidable aventure de ces mois passés à se découvrir et à retrouver ce qu'on avait égaré en chemin : l'espoir et la fraternité.
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Et si la remise en question des genres n'était pas la catastrophe annoncée par certains ? Et si elle ouvrait un nouvel espace d'épanouissement possible ?
Egalité des sexes, refus de la puissance patriarcale, fluidité des rôles, décloisonnement des sexualités font aujourd'hui surgir des trajectoires singulières et inédites. Entre le masculin et le féminin, ces deux piliers jusqu'ici considérés comme inébranlables, l'idée même de la dualité et de l'opposition semble s'effacer. Homme ou femme, hétéro ou homo, cisgenre ou transgenre, la construction de l'identité devient une invention de soi, une création personnelle qui se joue des normes et des prescriptions.
Dans Transitions, comme dans le cabinet de Serge Hefez, on rencontre des mamans autoritaires, des papas poules, des couples qui réinventent leur complémentarité conjugale, des adolescents heureux dans une identité sexuelle flottante, ou en quête de leur identité de genre.
Nourri de l'écoute de ses patients, il analyse en profondeur cet ébranlement anthropologique et montre que la dichotomie masculin/féminin ne suffit plus à organiser nos pensées, nos trajectoires, nos identités.
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Les Nationalismes russes : Gouverner, mobiliser, contester dans la Russie en guerre
Jules Sergei Fediunin
- Calmann-Lévy
- Liberte De L'esprit
- 11 Septembre 2024
- 9782702189085
Vladimir Poutine ne semble plus aujourd'hui avoir d'autre objectif que de regagner tous les « territoires historiques » de l'ex-URSS. Le pragmatisme de ses débuts a-t-il laissé place au projet de réunir l'ensemble des communautés du « monde russe » au sein d'un même État ?
Jules Sergei Fediunin décrit le paysage du nouveau nationalisme russe dans toutes ses nuances : depuis sa version ethnoculturelle qui exalte les valeurs propres de la nation russe, jusqu'à la tradition impériale qui rêve de restaurer la puissance de l'État. Il montre comment la guerre en Ukraine a radicalement transformé cette « galaxie nationaliste », lui donnant à la fois une nouvelle vigueur et de nouveaux visages.
Après avoir longtemps alterné répression et cooptation des nationalistes, Poutine s'est désormais approprié leur discours. Ce recyclage lui a permis de construire la figure du grand ennemi des Russes :
« L'Occident collectif » contre qui il peut s'assurer d'un soutien populaire à l'intérieur et justifier son agression à l'extérieur.
Pour combien de temps encore ?
Au-delà du seul cas russe et de l'issue de la guerre en Ukraine, Les Nationalismes russes rappelle, contre certaines naïvetés qui persistent en Europe, que ni les nationalismes, ni les guerres entre États ne sont près de disparaître. -
L'Europe politique fut une préoccupation constante de Raymond Aron.
S'il la jugeait éminemment souhaitable, il la savait difficilement réalisable ; au mythe politique de l'Europe unie s'oppose la réalité historique des nations. À la différence de Jean Monnet, et des autres pères de l'Europe, il ne croyait pas que l'interdépendance des économies nationales suffirait à faire émerger une communauté de citoyens prêts à mourir pour leur patrie. Atlantiste de raison, il pensait que le salut des démocraties européennes n'était pas dans l'intégration au sein d'un ensemble supranational, mais dans leur alliance collective avec la puissance américaine.
L'histoire jusqu'ici ne lui a pas donné tort. Et la guerre russo-ukrainienne rappelle tragiquement la question qu'il posait : l'Europe et son projet démocratique peuvent-ils subsister, de manière autonome, face aux empires ?
Publiés de 1947 à 1983, les textes réunis dans ce volume par Joël Mouric restituent le regard critique et passionné qu'a porté Raymond Aron sur le destin politique de notre continent. -
J'ai rêvé d'une école
Emilie Lopes, Frédérick Mathis
- Calmann-Lévy
- L'engagee
- 21 Août 2024
- 9782702189870
Enfant, Frédérick Mathis se fait la promesse qu'il créera un jour l'école de ses rêves. Des années plus tard, grâce à des rencontres exceptionnelles et une détermination sans faille, le rêve est devenu réalité. Une école où chacun apprend, à la mesure de ses moyens, à faire avec et pour l'écologie ; une école où les élèves prennent confiance en eux tout en se reconnectant avec la nature.
Les crises écologiques, économiques et sociales nous donnent souvent l'impression que le monde s'écroule autour de nous. Mais, au-delà de ces enjeux, le mal est plus profond : nous vivons une crise du récit, une pénurie d'espoir. La grande dépression que les jeunes vivent actuellement en est un exemple parmi d'autres : notre système est à bout de souffle.
Si certains se résignent, d'autres font le choix de rêver... Et surtout d'agir. C'est l'histoire de cette aventure pleine de défis et d'optimisme que Frédérick Mathis raconte ici, de doutes en réussites, d'échecs en succès, là où l'essentiel pour lui est de faire. -
Les démocraties ne meurent plus comme naguère, avec des coups d'État et des tanks dans la rue. Les gouvernements autoritaires s'installent désormais au pouvoir à la suite d'élections régulières.
Commence alors un processus discret de démantèlement des institutions démocratiques qui remet en cause l'indépendance de la justice, limite la liberté de la presse, noyaute les instances arbitrales et redécoupe de manière partisane la carte électorale.
Comment en arrive-t-on là?
C'est la question à laquelle répondent Steven Levitsky et Daniel Ziblatt, avec La Mort des démocraties.
Ils montrent que les institutions démocratiques ne peuvent se défendre toutes seules; elles doivent être encore accompagnées par les bonnes moeurs démocratiques des acteurs politiques: la tolérance et la retenue. Sans quoi elles se vident de leur substance.
Dans ce livre écrit dans une langue claire, Levitsky et Ziblatt analysent les dictatures du XXe siècle ainsi que les expériences autoritaires plus récentes en Hongrie, au Venezuela, au Pérou, et... aux États-Unis avec Trump. Ils montrent que l'une des premières causes de la mort des démocraties est l'introduction des comportements de guerre civile à l'intérieur même de nos débats démocratiques. Une leçon plus que jamais nécessaire pour nos démocraties européennes confrontées à la tentation autoritaire.
«Si vous voulez comprendre ce qui se passe [dans notre pays], le livre que vous devez vraiment lire est La Mort des démocraties.» Paul Krugman (Prix Nobel d'économie), The New York Times -
PETITE BIBLIOTHEQUE DES IDEES « Il peut y avoir, et il y a probablement dans toute vie, un instant initial d'une telle intensité, d'une telle force, qu'il infléchit la vie entière.
L'essai que je présente ici n'est pas seulement le résultat de mes recherches, mais aussi le reflet des détours, des tâtonnements et des découvertes dont j'ai fait l'expérience pendant de nombreuses années d'enseignement et d'écriture.
On y trouvera le récit d'une rencontre avec un maître qui m'a offert le chemin de la pensée, un éloge de l'esprit talmudique où sont conviés Kafka, Jabès, Camus, Blanchot, Buber, Celan, Lévinas, et bien d'autres, enfin une réflexion sur le " pourquoi " comme étant l'une des modalités fondamentales de l'homme.
Quand j'ai lu, dans les " paperoles " de Kafka, " c'est pour cela qu'on aime les libellules...", il m'a semblé que c'était le premier pas dans cette direction... » M.-A.O.
Marc-Alain Ouaknin est rabbin et docteur en philosophie, directeur du centre de recherches d'études juives Aleph (Paris), professeur associé au département de littérature comparée à l'université de Bar-Ilan (Tel Aviv).
Il a publié notamment Le livre brûlé (Seuil, 1992). Lire aux éclats (Seuil, 1993), Bibliothérapie (Seuil, 1994), plus récemment : Les Mystères DE l'alphabet (Assouline, 1997) et La plus belle histoire de Dieu (en collaboration, Seuil, 1997). -
"calmez-vous madame, ça va bien se passer" : réceptions du féminisme
Marie-Cécile Naves
- Calmann-Lévy
- 22 Février 2023
- 9782702187586
Le féminisme est devenu incontournable : management, publicité, orientation scolaire, langage et écriture, visibilité des réalisatrices et des autrices, parité en politique, temps médiatique consacré aux sportives, violences sexistes et sexuelles... Les femmes n'acceptent plus d'êtremaltraitées et le clament haut et fort.
Si le féminisme occasionne des résistances, si la gifle anti-#MeToo est si dure, c'est parce qu'il apparaît pour ce qu'il est : un projet global de transformation des sociétés, de renversement des conservatismes, de dénonciation d'un continuum de violences et d'injustices.
« Calmez-vous, madame, ça va bien se passer », telle est l'injonction de ceux qui ont intérêt au maintien de l'ordre établi. Les antiféministes refusent de partager l'espace et le pouvoir avec les femmes. Invités sur les plateaux télé pour vendre leurs pamphlets, ils nous expliquent qu'il ne faut pas nous plaindre : « il y a toujours pire ailleurs »...
La revanche patriarcale peut aussi prendre son temps, comme la Cour suprême des États-Unis l'a montré au monde entier en mettant un terme au droit constitutionnel à l'avortement. En attaquant les libertés et les droits des femmes, c'est la démocratie tout entière que l'on fragilise. À travers de nombreux exemples puisés dans l'actualité, cet ouvrage dresse un panorama salutaire des réceptions, positives et négatives, du féminisme aujourd'hui. -
Le diabète : un fléau qui tue plus que sida et malaria réunis.
400 millions de malades toutes catégories.
15 % des dépenses de santé en France et aux États-Unis.
Depuis la découverte de l'insuline il y a près d'un siècle, peu de progrès et beaucoup d'approximations.
Pourquoi ce désastre ?
Bertrand Burgalat répond à la question de façon implacable. Mêlant récit autobiographique, enquête et témoignages, Diabétiquement vôtre décrit le sucre triomphant, les sociétés submergées et les vies dévastées.
Iconoclaste et rigoureux, un travail magistral, d'utilité publique.
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La démocratie féministe ; réinventer le pouvoir
Marie-Cécile Naves
- Calmann-Lévy
- 14 Octobre 2020
- 9782702180020
Comment penser le monde après Donald Trump et Jair Bolsonaro ? Comment expliquer l'aura d'Alexandria Ocasio-Cortez, de Jacinda Ardern ou de Greta Thunberg ?
Le pouvoir prédateur sur les autres et la planète, incarné par les populismes néofascistes et le néolibéralisme, n'est pas une fatalité. Avec les crises démocratiques, environnementales, sanitaires et sociales que nous traversons, ce sont à la fois les récits, les agendas et les styles politiques qui doivent être questionnés. Le féminisme figure parmi les réponses. Fort d'une histoire plurielle, sur tous les continents, il est de plus en plus inclusif et transversal. Sur les plans théorique, pratique et programmatique, en multipliant les terrains d'expression et de revendication, il propose de renouveler les cadres de pensée pour construire un nouvel universel.
Par l'onde de choc qui est la sienne, dont #MeToo n'est qu'un exemple, le féminisme, avec d'autres approches du réel, jette les bases d'un projet durable et solidaire. Il promeut aussi un nouveau leadership, fondé sur la coopération et la responsabilité collective. Dans des contextes de crise, le féminisme est indispensable au renouveau démocratique, à l'émergence d'une nouvelle forme de pouvoir, de l'action publique à l'entreprise, en passant par l'art ou encore le sport.
L'ouvrage, clair et documenté, offre une grille de lecture de nos sociétés dans leur complexité. Il invite à repolitiser le monde, à recréer du commun, du débat, en s'appuyant sur l'imagination, le savoir et l'engagement de toutes et de tous. -
Pouvoir de la non-violence ; pourquoi la résistance civile est efficace
Erica Chenoweth, Maria J. Stephan
- Calmann-Lévy
- Liberté De L'Esprit
- 24 Mars 2021
- 9782702166956
Croire que seule la violence peut combattre efficacement un pouvoir qui refuse d'entendre son peuple est une erreur aussi grave que répandue. En réalité, la non-violence est une arme bien plus efficace contre la tyrannie.
Erica Chenoweth et Maria J. Stephan, spécialistes américaines de politique internationale, ont observé plus de trois cent vingt insurrections au cours du XXe siècle, notamment en Iran (1979), en Palestine (1992), aux Philippines (1986) et en Birmanie (1990). Leur conclusion est sans appel : quels que soient leurs objectifs et le type de pouvoir qu'elles affrontent, les insurrections non violentes parviennent à leurs fins trois fois sur quatre, contre une fois seulement pour les violentes. En outre, les mouvements de résistance civile offrent une bien meilleure garantie d'un avenir démocratique.
Pouvoir de la non-violence est devenu un ouvrage de référence plusieurs fois primé qui dénonce l'inefficacité des soulèvements violents dans le monde.
L'édition française est précédée d'une préface inédite de Jacques Semelin, directeur de recherche au CNRS, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste français des questions de résistance civile.
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« Que veut la femme ? »De l'aveu de Freud, c'est là « la seule grande question laissée sans réponse » par la psychanalyse, le « continent noir » demeuré inexploré.Mais il se pourrait que cette grande question soit aussi l'épreuve de vérité de l'expérience psychanalytique. L'auteur, dans cet ouvrage, part de l'attitude de Freud vis-à-vis de la féminité et de la relation clinique qu'elle rend possible. Puis, il dégage une théorie structurale du « vouloir-femme » en reconstituant, pas à pas, l'histoire de cette « passion », en ses impasses et ses défis. C'est le lien à la mère qui s'impose comme le motif central du « devenir-femme » et permet d'élaborer la version féminine du complexe d'Oedipe.Il en résulte rien moins qu'une définition du statut de la femme dans la civilisation, dont elle montre le malaise et incarne la vérité
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Le business de la haine : Internet, la démocratie et les réseaux sociaux
Jean-louis Missika, Henri Verdier
- Calmann-Lévy
- Liberte De L'esprit
- 9 Février 2022
- 9782702184554
En vingt ans, les réseaux sociaux ont imposé leurs modes d'accès à l'information et changé la nature du débat public.
Conçus au service de la publicité comportementale, leurs algorithmes enferment les individus dans des mondes étanches qui interdisent la confrontation des opinions contradictoires et renforcent les préjugés : la désinformation devient la règle, les discours de haine prospèrent et la polarisation politique s'accentue. Le Business de la haine montre que, plus encore que la haine ordinaire, c'est le mode de fonctionnement et le modèle économique des réseaux sociaux qui menacent la démocratie. Ce qui est désormais en péril, c'est la possibilité pour les citoyens de s'accorder sur les faits qui fondent leurs désaccords, et surtout de les résoudre selon un processus démocratique.
Jean-Louis Missika et Henri Verdier racontent cette crise et l'inscrivent dans la perspective de l'histoire des médias et de leur régulation depuis le XIXe siècle jusqu'à l'attaque du Capitole, le 6 janvier 2021. Ils proposent de construire l'espace public de la délibération démocratique comme un bien commun qu'aucun opérateur privé ou étatique ne pourra s'approprier. Ils tracent les lignes d'une authentique régulation et en appellent au courage politique pour imposer aux plateformes ce nécessaire contrôle démocratique. -
Autrice d'une oeuvre aussi importante par son ampleur (plus de trente-cinq titres) que par sa profondeur, Ágnes Heller reste encore peu traduite dans notre langue. Avec Une éthique de la personnalité, le lecteur français accède enfi n à une pensée majeure qui éclaire non seulement l'époque, mais également le chemin personnel de chacun.
Dans un monde où il n'est plus de principes certains s'imposant à tous, il ne peut y avoir d'éthique qu'individuelle : l'éthique de la personnalité.
Cela ne livre pas pour autant la morale à l'arbitraire de notre caprice. Car il est parmi nous des hommes et des femmes remarquables qui prouvent par leur existence même que l'on peut toujours agir avec sagesse et bonté. Ces bonnes personnes sont réelles. Comment sont-elles possibles ? demande Ágnes Heller. -
« J'adore la vision qu'a Jean-Marie de cette époque enchantée qu'il a traversée avec grâce, comme s'il était là par hasard. J'aime la façon qu'il a d'épingler les bonheurs comme des papillons, de chasser les chagrins d'un revers de mot, comme des mouches, pudeur oblige. J'aime plus que tout le regard qu'il porte sur sa famille. Parmi tous les éclats de vie, souvenirs, rencontres, amitiés, amours, parmi Johnny et Sylvie, Jacques Dutronc et Françoise Hardy, Patrick Modiano et Françoise Sagan, et aussi les jeunes Guillaume Gallienne ou Édouard Baer dont il découvrait la fantaisie avant tout le monde, j'aime son album de famille. »